再见 China! صبح صبح Pakistan !!

Comme à la frontière sino-kirghize, les procédures de douanes et d’immigration chinoises sont effectuées à 130km en amont du poste frontière, à Tashkurgan.

Pour une frontière – par définition internationale, il n’est pas si aisé de trouver le bureau des douanes d’où part aussi le bus pour le Pakistan.
Après avoir hésité entre plusieurs immenses bâtiments gris avec sinogrammes et drapeaux rouges, nous tombons enfin sur le bon.


C’était pourtant évident – finalement – puisqu’une grosse vingtaine de Pakistanais s’agitent à décharger quelques camions de leurs lourdes cargaisons : d’aucun de « banales » valises pleines à ras-bord pesant leur quintal, d’autres des cartons énormes, des pots de peintures, des roues de camion, des sacs de jute informes aux contenus non identifiés, (mais laissant derrière eux une trace ocre sirupeuse au sol !), des sacs, des bagages, tout ça faisant partie du business de ces hommes qui passent et repassent cette frontière régulièrement et qui s’entassent chaotiquement devant la petite porte qui nous mène à l’immigration.
Et quand la dite porte s’ouvre, nous nous frayons difficilement un chemin entre ces différents obstacles.
Nous sommes encore sur le trottoir qu’on nous accueille déjà d’un Welcome to Pakistan.
Tous parlent anglais, avec un léger accent.
Et déjà, cette chaleur nous comble de bonheur.
Que ça fait du bien !

Le passage de frontière se déroule sans encombre.
Il n’y a pourtant qu’un bus par jour qui fait la navette, mais le bureau d’immigration est flambant neuf, et les officiers parlent même anglais (et de notre expérience, c’est bien la première fois !)
Nos passeports sont tamponnés et zai jian China !
… enfin pas vraiment au revoir… L’aventure commence dès-lors, sur les bancs, juste à l’extérieur du bâtiment.
L’unique bus journalier, qui devait partir à midi n’est pas là.
Seuls deux minivans sont garés. Mais pas de gros bus chinois.*


On attend tranquillement, on s’amuse des allers et venues de certains pakistanais aux duty free, récupérant les passeports des copains pour augmenter les quantités qu’ils sont autorisés à acheter en cigarettes et whisky (?).
Les officiers chinois sont beaucoup trop nombreux, et exercent encore un peu de leur pouvoir.
On nous demande de nous lever, de venir nous mettre en ligne, puis ils nous comptent (nous sommes une vingtaine pour rappel) et de nous demander de revenir nous assoir – en ligne.
Certains voyageurs s’énervent, s’offusquent de l’inutilité de la procédure et de son manque de respect récurrent, avant d’abdiquer sous le regard nerveux de l’officier – tout aussi déconcerté par le « pourquoi ? » de notre compagnon de voyage (pour rappel, il est rare de remettre en question quoique ce soit en Chine)
On comprend que les relations Chine-Pakistan ne sont pas si friendly que l’affichent les messages de propagande.

Les derniers bagages et sacs énormes ont enfin passés les douanes, et nous attendons.

Au bout d’une heure et demi, chacun s’impatiente.
On comprend que le bus est bloqué en douane, parce que l’ordinateur de l’immigration est en rade.
Notre joyeux groupe s’agite, certains se rebêlent et décident de partir avec les deux minivans garés*.

Ni une, ni deux, ils imposent leur choix aux douaniers hébétés, chargeant les véhicules avant de recevoir toute confirmation de cette procédure inhabituelle.

Les bagages sont installés sur les toits, le tout est ficelé et solidement harnaché, et chacun trouve sa place rapidement.
Les deux minivans sont prêts à partir, un jeune officier chinois doit faire la route avec nous jusqu’au dernier poste frontière, à 4h de route.

Allez, c’est parti !
Ah non… c’était sans compter que la batterie de notre véhicule est HS. Tout le monde se marre de la situation.
Pas grave, on démonte la batterie du minivan numéro 1, on court-circuite celle du numéro 2, et hop, ça démarre ! On nous explique que c’est jugar, le système D pakistanais !
Cette fois, c’est parti !

Bien évidemment, en savait que la route qui partait de Tashkurgan serait tout aussi belle que celle qui y arrivait.
Mais en fait, elle est encore plus belle. Plus sauvage.




Plus nous montons, plus les montagnes deviennent colossales, monochromes ou aux strates multicolores, des pics acérés ou arrondis, enneigés ou à nus, des pentes lisses, douces, poudreuses ou rocailleuses, …





Les plaines et vallées sont mouchetées de quelques troupeaux, parfois une mousse jaune/ocre illumine le flanc des montagnes à la roche noire, tandis que notre route enjambe une rivière aux eaux turquoise…et toujours des drapeaux rouges jonchant régulièrement les barrières le long de la route.

On en prend plein les yeux !







Puis, ce lieu que nous avions en tête depuis tant de mois, pointe enfin son arche, coincé entre deux montagnes.
Le col du Kunjerab.

Nous sommes à 4700m d’altitude, c’est le poste frontière le plus haut du monde.
Notre fine équipe du bus s’impatiente devant le nouvel excès de zèle du côté Chinois… avant de lancer un haut Pakistan Zindabad une fois l’ultime barrière franchie.
Tout le monde exulte, certains semblent même soulagés d’être « de retour ».

La route qui redescend dans la vallée est tout aussi incroyablement belle.




Et pourtant si différente.
Alors que du côté chinois, nous évoluions dans des paysages de larges vallées, ici les versants des montagnes sont abrupts.
Nous perdons rapidement en altitude. La route s’enfonce dans les gorges encaissées creusées par le Khunjerab au débit tumultueux.





La route redescend rapidement le long de lacets aux courbes serrées.
Nous sommes encadrés par plusieurs milliers de mètres de ces montagnes intimidantes de part et d’autre du val que nous suivons.
Ces montagnes sont vertigineuses, puissantes et impressionnantes.
Encore plus que tout, nous nous sentons si petits.

Nous approchons de Sost.
Nous sommes au Pakistan, c’est fou !

11 thoughts on “再见 China! صبح صبح Pakistan !!

  1. Dingue une frontière aussi élevée. La route a l’air en parfaite été, je suis étonnée compte tenu de l’altitude et l’érosion mécanique en hiver avec le gel. C’est cool pour vous, profitez bien de ces magnifiques paysages

  2. Un miniroad trip en guise d’introduction pakistanaise qui envoie du lourd !!

    Je suis aussi content que vous quittiez la chine.
    Ces militaires zélés commençaient à me rendre nerveux.

    Bonne route les jeunes.

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