Au clavier Jean-Michel

Le YangZi Jiang a coulé sous les ponts et résumer ces deux dernières années est tout bonnement impossible.
Elles ont été riches et bien remplies.
Nous avons fait de magnifiques rencontres, des âmes chères nous ont quittés, et de nouvelles sont nées.
Nous avons voyagé un peu, vécu des galères et la routine et nous nous sommes aussi bien marrés.

Disons que le travail nous a pris plus de temps que nous le pensions.Et quand nous relisons l’article envoyé à notre arrivée en Chine, on réalise que nous avions peut-être été présomptueux en nous lançant les « défis » alors énoncés.

Certes, on a appris un peu de Chinois, mais notre niveau est loin de celui espéré.
Disons qu’on peut commander notre bol de nouilles, choisir une couchette molle dans un TGV, demander au chauffeur du Didi de baisser la clim’ et le féliciter de sa belle voiture, acheter des fruits et expliquer que, oui on sort du travail, et que non, on n’a pas encore mangé.
Et alors question lecture… on est encore loin de nos 2000 sinogrammes requis pour lire le journal !

Quant au permis de conduire, certes on l’a eu – d’aucune du premier coup – mais quelle source d’énervement de conduire en Chine :
entre la conduite imprévisible des autres usagers,






et le mécano’ qui ne répare ce qu’il veut et pas forcément comme on le voudrait…

Évidemment, la Chine que nous avons vécue a été difficile à vivre et à supporter au quotidien. Il a été compliqué pour nous de nous y intégrer. Le boulot a été intense et prenant, fatigant parfois, éprouvant souvent, laissant peu de temps pour nous.
Heureusement, entre amis/collègues, nous nous sommes aidés, nous nous sommes épaulés quand l’un venait à flancher.


Nous avons pris le temps de se connaitre les uns les autres et à vivre ensemble. Des apéros sur le toit-terrasse, des soirées films ou jeux, Fifa et Rocket League, un curry, des lasagnes, du fromage rapporté de France, tout était propice à se retrouver et partager avec les seuls copains autour de nous.


Les relations avec nos collègues chinois ont été plus distantes qu’escomptées.
Serait-ce dû à la différence culturelle ?
Cela n’empêche en rien d’avoir été très souvent aidés, et parfois invités comme ce fut le cas lors de deux mariages.

Ces deux années ont été chouettes.
De l’escalade,










des balades, des fêtes, de l’embonpoint… 

C’est toujours cool de pouvoir se faire des potes, comme c’est aussi difficile de les laisser derrière soi.

La sédentarité nous a permis de retrouver du confort, alors que l’isolement nous a bridé dans nos envies et dépenses compulsives – pour certain. Heureusement TaoBao est là. On trouve tout sur TaoBao : de l’huile d’olive et de la crème fraîche, des chevilles à béton, des nœuds papillon en bois, des places de spectacles et des points de permis de conduire… de l’alcool ou de la colle à papier peint.


Dans notre hameau, et les villages alentours (30000 à 100000 habitants, un village oui), on ne fait pas dans l’éclectisme ou le raffinement, notamment en matière de restauration.
Nous y avions nos best bui-bui à l’heure du déjeuner : que ce soit au muslim, au sleepy pork, au forty ou au ChongQing, nous étions toujours bien accueillis, grands sourires, petites attentions aux clients réguliers que nous étions. Piquant pour Brice et cacahouètes en extra, la soupe pour Marion, sans l’ail mais avec la coriandre. Bref, de vrais habitués !

Mais les options étant limitées, nous étions ravis de nous faire des escapades à ShenZhen pour une Pizza 4 fromages – supplément fromage, ou à Hong-Kong pour un bol de ramen ou de cuisine occidentale.

ShenZhen étant à 1h30 chabuduo de route, nous y passions quelques week-ends, pour y faire de l’escalade avec les copains suivi de soirées arrosées…

Parfois on poussait un peu plus loin jusqu’à découvrir l’agréable cadre de vie de ZhuHai – de l’autre côté du delta de la rivière de Perle –


et y faire de nouvelles rencontres lors de soirées arrosées (bis). (embonpoint on a dit…)… et pourquoi pas Macao pour un Grand-Prix



ou GuangZhou pour les élections ou une soirée à l’Opéra.























La proximité d’Hong-Kong nous a offert une échappatoire souvent rédemptrice.
La communication y est beaucoup plus aisée et les comportements plus proches des nôtres – liée à la culture occidentale du territoire.





On en a profité pour retrouver plus souvent Kim et Jonathan et partager plus de temps avec eux et Linh-An. Une belle rencontre, beaucoup d’aide et d’accompagnement de leur part, et un fabuleux mariage dans la baie d’Halong au Vietnam en juillet dernier – juste pour un week-end. C’est pas hyper classe ça ?
Des paysages magnifiques, des nouveaux copains, des activités à n’en plus finir, de la pluie beaucoup et un coucher de soleil superbement coloré pour peaufiner le tout !




Pendant notre séjour chinois, la maman de Brice nous a rejoint pour deux semaines d’émerveillement culinaire et de consommation frénétique – de sa part.









Lors de sa désormais habituelle visite du 1er Mai (à Istanbul ou à Canton), on a retrouvé Stif à Hong-Kong,…







… tout comme Pierre et Vincent pour deux week-ends de balade, conférence et costume sur mesure.








Un GaoTie en couchette molle pour retrouver Pitch et Mixy lors d’un week-end culinaire à ShangHai.










Nous avons profité d’être en Asie pour voyager un peu – loin des « Chinois ».
Oui, nous n’avions pas anticipé que la société du mainland nous fatiguerait aussi précocement.
Aussi lorsque des vacances se profilaient, nous en profitions pour nous échapper.

Nous sommes partis faire une semaine de plongée dans les fonds marins de la polluée Mabul, à Bornéo, en Malaisie. La tête sous l’eau pendant une semaine, à ne faire surface que pour quelques bananes frites ou thé glacé.












Nous avons profité pour découvrir un peu les Philippines et sa population joviale.
Nous avons adorés nos escapades dans cet archipel, que ce soit dans la région de Cebu, du Mindanao ou du Negros…













Nous nous sommes même projetés à devenir propriétaire sur la charmante île de Camiguin, au détour d’une balade en scooter, après un délicieux plat de kinilaw – poisson cru assaisonné de citron et oignon frais.
















On a été voir « l’autre Chine », Taiwan de son surnom, et la petite ville de HuaLien située sur la côte orientale, accompagnés d’Adrien et Damien.
Quelle différence entre Taiwan et la Chine Continentale.








L’Histoire n’est pas la même, le « pays » est plus développé, sans pour autant avoir négligé sa culture chinoise qui y est bien plus riche, présente et plus authentiquement ancrée qu’en République Populaire.

Enfin, nous sommes retournés à deux reprises à Bangkok, chez les Chats.






Comme toujours, grand plaisir de retrouver les copains, les song-tao et les épices du coin. Même ZamZam fera partie du week-end. Flémard cette fois-ci, il est venu en avion de Paris.



Mais voilà, il était temps. Ces deux années ont été rudes.
Les évènements nous ont fait réfléchir à ce que nous voulons et ce que nous ne voulons pas.
Et finalement, l’environnement a été un catalyseur de ce ras-le-bol global.



Vivre à ShenZhen ou à ShangHai ou dans n’importe quelle autre localité plus « civilisée » n’aurait surement que fait reculer la date fatidique de notre besoin de partir.

C’est ainsi que nous avons donné notre démission.
On a fait une dernière fête avec nos collègues, avec nos amis.

Nous avons fait quelques cartons qui rentrent en France, sans nous. 
Nous on remplit de nouveau notre sac-à-dos !

En traversant les paysages champêtres pour la dernière fois sur cette route que nous empruntions tous les jours, le cœur est lourd.


Nous savons que nous faisons le bon choix et que ça sera bien aussi.

Tout ceci va s’alléger et se décanter rapidement.

Première étape : Guangzhou – à 2h30 de bus.  加油 la bourlingue!

… to be continued

 

Cet article est un peu fouilli. On fera mieux la prochaine fois.
Ça se bouscule dans nos têtes, rien n’est bien clair et il est difficile de faire ressortir l’essentiel, tant cette expérience a été riche.

Cette ligne droite – administrative – est d’autant plus compliquée qu’on n’en voit pas clairement le bout.
On ne peut pas expliquer de quoi seront fait les mois prochains, parce qu’on ne le sait pas.
Si en février 2014, nous savions à peu près où nous allions (enfin, on pensait le savoir : on attend toujours le Japon pour manger des sushi), cette fois-ci nous sommes dans le flou.
C’est évidemment un dilemme de riches oisifs : les tentations sont nombreuses, les envies tous azimuts et les combinaisons illimitées.

En première place du top 5 des idées trop bien :
– la Route du Karakorum entre la Chine et le Pakistan
Les démarches sont lourdes et la fenêtre météorologique pour en profiter pleinement est réduite. Oui, l’hiver arrive tôt à 4500 m d’altitude
Retrouver l’Extrême-Occident de la Chine et ses montagnes – ces régions que nous avons beaucoup appréciées, avant de traverser la frontière au col du Khunjerab, et d’arriver au Pakistan par l’Est (zone sûre) pour retraverser plus tard, la frontière Punjabi vers l’Inde. Partir ensuite plein Sud et longer la côte pour visiter le Sri Lanka.

On a des étoiles dans les yeux, des fourmillements dans les baskets.
Et là, comme un vieu souvenir qui remonte, on se rappelle du temps des visas, des attentes et des incertitudes et on réapprend la patience, l’inconnu et le rythme lent – alors qu’on s’était habitués à ce pays qui vit à 1000 à l’heure et où tout doit être fait « pour hier ».

À la dernière mise à jour : après quelques péripéties, nous avons tous les deux un visa indien.
Il ne nous reste « plus qu’à » faire la demande de visa pour le Pakistan. Demande pour laquelle il manque encore le papier #CR384, et la copie du papier que personne ne connait, que notre agence de voyage locale (obligatoire pour dégoter un visa) doit aller chercher à Islamabad et faire signer par le notaire, mais pas le lundi parce que la secrétaire n’est pas là, et que la semaine prochaine est partiellement fériée. Qu’entre temps, le guide est parti en trek, le consul est en vacances et l’imprimante est cassée.

Donc là, on attend.
Mais nous sommes plein de ressources et d’idées et on des plans B plein le sac !

 

 

18 thoughts on “Au clavier Jean-Michel

  1. Très beau résumé, beaucoup d’émotions en vous lisant. On se revoit très bientôt: Bonne route, profitez de votre liberté. Bises !

  2. Vraiment content que la Bourlingue reprenne avec ses belles photos et sa verve claire et chatoyante.
    Cet article pour résumer vos deux années sédentaires en Chine-des-Han est beau et plein d’émotions. Mais vivement les prochains. Je vous souhaite de beaux voyages
    a+

  3. Trop cool ces articles « reality china loft storty giraudol  » !! Je kiffe.
    Fouilli aussi :
    Trop beau le chien croc blanc !
    Au top la photo coach surfing…pas veners qu’elle ne soit pas de vous…comment on conjugue vener en chinois ? Y’a du verlan en chinois ?
    On se sera mm pas croise aux Phils. Trop naze..

    Et bien-sûr: VIVE LA BOURLINGUE 2.0 !!;

    BISOUSS

    1. On repassant l’article, c’est vrai que c’est fouilli…
      Il s’en est passé des choses en deux années…
      Et après un mois, cela nous semble déjà tellement loin…
      Des beaux souvenirs, très bons…
      Mais il faut aussi tourner la page.

    2. ….et Blanchette, que nous aimons tous beaucoup et qui était le voyou du quartier, est morte avec sa portée, peu de temps après avoir mis bas.
      Un bon mois de déprime s’en est suivi pour Diego.

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