Et bien, le bus assis, c’est moins confortable que le bus-couchettes… surtout la nuit quand le voyage ne fait pas 12h comme escompté, mais 16h.
Après avoir quitté l’autoroute, les derniers cent kilomètres se font sur une route toute droite, mais loin d’être toute plate. Elle passe en plein désert de Gobi (le deuxième plus gros du monde, toute marque confondue ?), de la roche noire, parfois des dunes… et une multitude d’éoliennes qui parsème ce désert sec à perte de vue.
Puis on arrive à DunHuang, une toute petite ville qui, bénéficiant des retombées économiques des champs éoliens n’est pas si moche que ça. De jolies rues piétonnes, un marché couvert, une belle rangée de magasins… enfin… rien de plus que dans une ville chinoise lambda, mais avec un tout petit peu plus de bon goût et qui semble de meilleure facture.
Si on arrive en fin de matinée, on est surpris de voir que la ville est bien endormie. En fait, nous sommes en basse saison et il n’y a personne dans notre auberge. Peu de cohue dans les rues. Et encore une fois, on croise peu de lao wai (étrangers).
La ville possède un passé glorieux, ayant été une des plus grosses villes sur la route de la Soie il y a plus de 2000 ans.
Il ne reste plus rien de la vieille ville, mais on peut encore y visiter le « plus grand et le plus ancien site d’art bouddhique de la Chine et d’Asie centrale » à Mogao.Avec le développement des échanges le long de la route de la Soie, la religion bouddhiste s’est propagée vers l’Ouest, et Dunhuang a eu de plus en plus de fidèles.
Des grottes ont été creusées (près de 500) et décorées avec des peintures, des sculptures racontant des histoires bouddhiques ou représentant simplement Bouddha et ses co-disciples. On trouve aussi souvent des représentations d’apsaras (des sortes d’anges du bouddhisme).
Ces grottes sont toutes fermées et protégées aujourd’hui, et on ne pourra en visiter qu’une petite dizaine. Mais quel émerveillement ! Toutes différentes, elles sont entièrement peintes. Du plafond recouvert de « milles bouddhas » aux visages en feuilles d’or, aux murs représentants diverses histoires des différentes dynasties. On entre ici, en silence, éclairés par une petite lampe de poche. Et tous ces détails prennent vie. C’est tellement fin, tellement beau, tellement vieux, tellement coloré et bien conservé. Les couleurs sont d’origine, et certaines d’entre elles datent de 500 ap. J.C. Tellement unique.
Ça en devient émouvant…
Le coût élevé du billet nous offre cependant le visionnage d’un film en 3D, qui reconstitue 8 grottes (et qui est plutôt bien réalisé !), ainsi qu’un guide qu’on peut choisir en français (wouah ?!)… Bon, en fait, pendant la visite, on se rendra compte qu’un guide en anglais aurait peut-être été mieux… Parce que oui, elle parle français, mais on réalise qu’elle a seulement appris par cœur un discours et des mots, certes très précis mais qu’à la question Ces sculptures sont construites en pierre ? en terre ? en plâtre ? on aura simplement droit comme réponse à oui oui.
Donc oui, elle parle français, mais elle ne comprend pas le français. Dommage un peu pour nous. Beaucoup de nos questions obtiendront un oui oui, si ce n’est l’explication précédente répétée…
Mais bon, c’est hyper beau. Très très beau…
On y verra aussi un immense Bouddha assis, de 35m de haut !Et puis on a la chance de découvrir chaque grotte, en étant que tous les 3 avec la guide. Et ça donne vraiment l’impression d’une découverte unique, spéciale et précieuse.
Nos yeux sont grands ouverts… surtout que les photos sont interdites… ! (photos volées à la volée !)
Non loin de la ville se trouve une grande étendue de hautes dunes de sable où se nichent deux oasis.L’un est totalement artificiel, le second est (avait été) naturel.
Cependant, les Chinois ont souvent la mauvaise habitude de bétonner à outrance pour faciliter la visite aux touristes… encore une fois, cette philosophie est bien éloignée de celle que nous avons en Europe et si à JiaoHe nous avions été surpris par la qualité et la discrétion de la signalétique et du mobilier, ici, nous sommes à plusieurs années-lumière de tout cela.
L’oasis a été restauré tout lisse, sans âme, un nouveau bassin en béton a été ajouté et un ruban de goudron permet de relier ces deux sites au centre d’accueil des visiteurs (flambant neuf, carrelage, clim’, informations… en chinois…) ou aux diverses activités offertes pour agrémenter la visite dans ces dunes – qui se suffisaient pourtant à elles-mêmes – comme des balades à chameaux, en quads ou en jeep, ou des tours des dunes en ULM…
Ce qui ajoute ainsi à ce lieu, quiet et désert, une pollution sonore et visuelle omniprésente avec les guêtres proposées aux visiteurs ne voulant remplir leurs chaussures de sable qu’on a eu la bonne idée de faire orange fluo pour mieux le confondre dans le paysage… Voilà donc comment fonctionne le tourisme en Chine. On le savait (et on l’explique une fois), c’est comme ça, et on est bien obligés de passer à travers ça et en faire abstraction pour découvrir ce patrimoine somme toute étonnant et bluffant.
Incroyable donc de voir ce petit lac en croissant de lune au creux de deux dunes, on se baladera tentant de fuir la cohue et le bruit (et en prenant les photos du « bon côté ») pour aller derrière les dunes et admirer la puissance de ce désert. Le sable porté par le vent nous fouette le visage. DunHuang était une oasis fertile qui permettait aux voyageurs de la route de la Soie de s’y reposer. Et à travers ces dunes, cet oasis, c’est également cette histoire qui se raconte. On imagine bien les caravanes de chameaux, les marchands ambulants, et les épices transiter par ce lieu, et, comme lors de la traversée du Taklamakan, on se demande comment on faisait à l’époque pour trouver son chemin dans un environnement si hostile et dénué de point de repère. Et nous sommes émerveillés et surpris de traverser tous ces déserts (en bus !)…
La route de la Soie devait être un long et difficile voyage…
On poursuit ensuite notre route vers Zhangye, à 7h en train vers l’Est en traversant le désert de Gobi. Tous ces trajets sont bien longs, et leur monotonie commence à nous lasser. Et puis, mis à part les hauts reliefs kirghizs, nous parcourons de paysages de désert, de grand rien, et grand plat depuis le Sud de la Turquie… et on se dit que ça serait bien que cela change.
…
Zhangye est un gros bourg de 260 000 habitants en plein milieu du couloir d’Hexi (qui menait au grand Ouest chinois). Avec des boutiques, des rues qui font du bruit, des grands immeubles moches, et mais on y trouve un joli temple d’époque du XIVe de la dynastie des Xia de l’Ouest (dont on n’avait jamais entendue parler auparavant) qui a survécu aux affres de la révolution culturelle. Et ce temple bouddhiste héberge un joli stupa en terre et un grand Bouddha.
Et on a vérifié ! Celui-ci est bien le PLUS GRAND Bouddha couché d’Asie ! …avec structure en bois et argile, et abrité sous un temple en bois…. Ceux sont les Chinois qui le disent… mais il mesure tout de même 34,5m de long ! On est aussi content parce que nous sommes seuls, d’avoir payé le tarif étudiant et d’être dans un environnement si calme et reposant : ça change du bruit !
On rencontrera Damien, un français en voyage depuis 4 mois, direction la Nouvelle-Zélande.
Il est marrant : il n’a pas beaucoup de temps, pas beaucoup d’argent…et pourtant il veut tout voir… et il se démène !
On passera du bon temps avec lui, il nous convaincra d’aller voir les danxia de Zhangye, de superbes montagnes colorées classées, comme six autres en Chine, à l’UNESCO.Les mouvements du terrain ont fait surgir du sol les différentes couches sédimentaires de la roche. Les montagnes ressemblent à de gros tas d’épices des bazars d’Asie centrale. Toutes ces couleurs… ! Les strates qui « rebondissent » sur plusieurs centaines de mètres, le relief qui dessine des vagues… ou peut-être des gâteaux ! Et même si on doit prendre un minibus qui nous dépose à plein d’endroits différents, desquels on peut aller se balader un peu dans le parc national (ce qui est un peu frustrant…), on profite du paysage et du peu de monde ! On ne regrette pas, c’est beau, c’est beau, c’est beau !
La Chine c’est beau… quand ça ne crie ou ne crache pas autour de nous.
Note 1 – en arrivant en Chine, on a également perdu l’usage des portes (et parfois même des petites cloisons) dans les toilettes publiques. Et nous sommes installés de côtés, avec un gros caniveau au milieu reliant toilettes hommes et femmes. Très sympa !
La photo des chiottes ça gâche un peu l’état de rêverie dans lequel m’a plongé le reste du post, mais dieu que c’est beau !
Sinon Brissou, j’ai posé ma dém’! Mais ne vous inquiétez pas, je ne viens pas vous rejoindre!
Bises
Beau gosse Brice sur les dunes avec la chemise Blanche. C’est vrai que c’est bien beau sinon, mais j’ai quand meme un sentiment mitige a vous lire. Le cote Disneyland du tourisme en Chine est une peu repoussant.
Sinon vous parlez plus du tout nourriture! Pourquoi?
Je comprend pas le fonctionnement des toilettes…
Bah si bah si!
Je mange de gros kakis comme sur la photo!…
Ha ouaaaaaaaaaaaiiiiiiiiissssss. Et j’ai oublie de dire, trop style le papy qui ecrit avec de l’eau. C’est impressionant la nettete des traits.
Ah ben ça doit te rappeler un peu Dragon les toilettes… 😀 Gros Bisous @ vous 2 et bon courage pour la suite de votre superbe aventure 😉
Le pays de la soif, Tintin !!
Pour ce qui est de la restauration sauvage, on a fait beaucoup pareil en France il y a 100 ans, l’avantage c’est qu’après un certain temps ça se voit moins…
Je me souviens m’être fait la même réflexion en Chine, avec un gros temple moderne avec escalators construit sur les fondations d’un vieux temple millénaire.
coucou
rien à voir, mais si magoldo lit ce blog, est-ce qu’elle peut rapporter du pain pour midi…?
non c’est cool, c’est beau, même en format timbre-poste
j’imagine, d’ailleurs non on a du mal à imaginer, qu’une vision à 360°, ça doit en jeter pas mal, et pas que du sable
vous êtes beaux
bonnes bises
évouzétoula
ps je suis un peu triste pour la dem de Sergio…
Ça a l’air magnifique ! Profitez bien.
Une question : vous avez toujours envie de retourner vivre en France ?!!!
Je vous embrasse
Frédérique dit fredo du bureau d’a côté
vous avez pas gobi des flamby pour passer le temps ?
🙂 Je propose que tu te suicides par ingestion de flamby pour cette vanne!
Pourquoi ils sont couchés les bouddhas, c’est beau les montagnes rouges et leur routes rouges c’est vraiment à part de tous ce que l’on à vu jusqu’à présent
Bisouille
comme dirait Maori : « han c’est pas bien !!! »
on va vous dénoncer pour les photos volées
😉