Jour de marché

Le reste de la famille de Marion n’arrive que dans deux jours, on décide donc de partir se balader en mode bourlingue avec Perrine, direction Samut Songkram / Mae Klong, petite ville « connue » pour son marché posé sur les rails, et qui se plie et replie quand le train arrive, 3 fois par jour.

On laisse nos gros sacs à l’hôtel, et on part avec nos petits sacs-à-dos.
Dans une minuscule gare de Bangkok (une seule voie…puisqu’une seule ligne !), on monte dans un train un peu rouillé et vieux.
On longe les habitations, collées aux rails, et on s’éloigne doucement du tumulte de la capitale. Après 1h, bien gigotés, les oreilles pleines de l’assourdissant bruit du diesel, c’est le terminus du train à Samut Sakhon, coincé entre les étals de viandes et de poissons séchés.
C’est étonnant ces trains qui passent aux milieux des marchés et des habitations. À moins que ça ne soit les marchés et habitations qui viennent se coller aux rails.
Petit tour au marché, et petits snacks de rue. Immersion complète et directe pour Perrine.
On est super contents de retrouver la gentillesse et les sourires des locaux (pas de tourisme à outrance ici).
On se dirige ensuite vers le bac, pour traverser les 400m du bras de la rivière. 3 min de croisière avec les motocyclettes.

Et de l’autre côté, à Ban Laem, on se balade dans les rues et ruelles, nous dirigeant tranquillement vers l’autre mini gare.
On longe les rails, dubitatifs sur le fait que la voie soit encore en service, on observe les chantiers de construction de bateaux, la végétation, les temples aux Bouddha recouverts de feuilles d’or, les gens paisiblement installés dans leurs maisons sur pilotis qui nous invectivent et nous saluent…

Le train ne passe que 3 fois par jour… et on est en avance de 2h. C’est aussi ça les voyage en­bourlingue.
Coca, papote, photos, croquis, repos, on attend.
Et enfin, il arrive !
Du même acabit que celui du matin. Vieux, rouillé, assis-dur et surtout, quand on repense aux rails sur lesquels il roule, on comprend pourquoi ça met autant de temps et que cela gigote autant !

On frôle encore les maisons, les jardins, les arbres, puis les salines de la région sous le soleil couchant doucement, tranquillement, bruyamment, … !
Mais quand on arrive à Mae Klong, le marché est terminé, il fait nuit. Il est 18h30.
On se trouve un hôtel pour env. 3€ par personne. Rustique et sommaire, mais propre.
Ah oui, et douche froide bien sûr.
On part manger un bol de nouilles dans la rue en croisant un éléphant qui, nonchalamment, se baladait… (sur une toile, toile d’araignée…).

Le lendemain, on est là pour l’arrivée du train (et on n’est pas seuls, une horde de touristes vient de descendre du bus).
C’est un vrai spectacle qui s’organise.
À l’annonce de l’arrivée du train, les marchands commencent à remonter leurs stores. Les transactions commerçantes en cours se terminent, sans affolement. Et puis les stands, montés sur glissières se rangent : tout recule pour laisser de la place aux wagons.

Dans cette chorégraphie bien organisée, on commence à entendre le klaxon du train, qui doucement mais puissamment, se glisse au milieu des étals.
Nous sommes coincés et bien rangés à côté des fruits, viandes et poissons. Le train approche et se rapproche jusqu’à passer à 30cm de nos visages.


Ça passe tout juste !
Et lorsque les 3 wagons sont passés, la vie du marché se réinstalle aussi vite, de façon mécanique.
Les touristes remontent tous dans leur bus, et nous, on a plus de temps pour déambuler à travers le marché le long de la voie ferrée.

Petit déj’ à base de petits pains de riz gluant, de flanc à la coco, de petits beignets…
Puis on grimpe dans un sorng-taa-ou (les marshrutka thaïlandais) pour 10 km vers la ville d’Amphawa.
La ville est très sympa, posée sur le canal. Les jolies maisons sont en bois et seuls les bateaux perturbent de temps à autre la quiétude du moment.
Le week-end, il s’y tient un marché flottant, des centaines de petites embarcations vendent leurs produits, de la nourriture, etc…
On n’y est pas le week-end, mais la ville a beaucoup de cachet, et il n’y a personne et on se plait à déambuler le long du canal. On y croisera à deux ou trois reprises un grooooos varan de 1.20m qui nage pénard comme si de rien n’était. Petit bui-bui, petit croquis… et les gens toujours sympas.
Bonne immersion pour Perrine, et puis découverte d’une facette de la Thaïlande bien éloignée des stéréotypes habituels.

Puis retour à Bangkok et ses embouteillages. On longe le canal, puis on change d’hôtel (en galérant vainement pour trouver un substitue).

Ce soir le reste de la troupe arrive, les vacances commencent !