C’était il y a un mois. Nous quittions l’Inde dans la précipitation, pour nous retrouver catapultés in extremis au Japon.
Revenons sur notre « fuite » puis reprenons le fil de l’histoire.
La nuit est déjà bien avancée quand notre avion, quasiment vide, atterri enfin.
Nous sommes accueillis par les courbettes de papys bienveillants aux larges sourires masqués et qui nous invitent à rejoindre les comptoirs d’immigration déserts.
Contrôle de température, un coup d’œil à la caméra, prise d’empreintes digitales, aucune question, un coup de tampon et nous voilà détendeurs d’un visa de 3 mois.
C’est tout ? Nous ne nous attendions pas à ce que cela soit si simple. Et avec un peu de recul, cela ne rassure pas sur les capacités à filtrer les cas à risque.
Mais à ce moment-là, nous exultons intérieurement !
Bienvenue au Japon !
Nous n’en revenons pas. Nous n’y croyons pas.
Il aura fallu une pandémie mondiale pour nous faire rejoindre le Japon, destination que nous nous étions donnés de visiter en Décembre 2014 quand nous quittions la France pour nos quelques mois de bourlingue.
Encore fébriles, nous récupérons nos sacs, et passons au contrôle des bagages. Les jeunes douaniers décident de tout fouiller. Du portefeuille aux sous-vêtements, de la cup au savon tout fondu, tout y passe – dans la plus grande déférence. « Désolé, je peux ouvrir ça ? Pardon. »
Peu nous importe, maintenant nous sommes au Japon !
Un dernier ありがとうございました (Arigatōgozaimashita – merci) à ces officiers gracieux et nous passons les portes de sortie. De l’autre côté personne ne nous attend. Le terminal est étrangement vide mais le Japon nous accueille les bras grands ouverts. Nous tentons de faire le tri dans le flot d’informations qui nous entoure. Un gros Mario Bros se dresse solitaire au milieu du bâtiment – Nintendo est une société du coin. Un rapide passage aux toilettes, où on réalise qu’il faut avoir fait des études supérieures pour tirer la chasse d’eau. On remplit notre bouteille d’eau – froide/chaude/tempérée au choix, là encore il y a des boutons partout.
On retire de l’argent au distributeur aux tonalités mignonnes et les billets qui en sortent sont incroyablement propres et bien repassés. Voilà en 5 minutes les premières choses anodines qui surprennent nos habitudes indiennes.
Nous sortons rejoindre la gare ferroviaire.
Le froid nous saisit, nous avons perdu 20°C en quelques heures*.
Devant le tableau des trains, il nous faut nous concentrer et bien choisir parmi les trois compagnies, la dizaine de lignes de train, et comprendre les horaires.
Nous parvenons à acheter un billet pour rejoindre le centre-ville.
Wifi sur le quai, train propre et silencieux.
47 minutes plus tard (ici, on ne rigole pas avec la ponctualité), nous rejoignons le quartier de Namba.
Trente minutes d’une marche fraiche nous donne le temps d’observer. Nous sommes en plein milieu de la nuit. Les rues sont éclairées. Sous un parvis, un type fait du break-dance. Dans l’ivresse de notre fatigue, nous le regardons, hilares, répéter une perpétuelle chute. Définitivement, nous sommes loin de l’Inde.
Nous avons réservé deux nuits dans une auberge. Il est 2h du matin lorsque nous nous couchons enfin, exténués du grand écart que nous venons de faire.
Inde, Japon.
Les antipodes.
C’est ainsi que démarre notre séjour au Pays du Soleil Levant.
48 heures pendant lesquelles nous allons progressivement perdre les codes acquis dans le sous-continent.
Les derniers jours n’ont été que l’enchainement de lieux géographiques disparates dans un stress incessant. Le coup de poker que nous jouions en choisissant le Japon nous a tendus.
On a le sentiment de s’être faits trimbaler, d’avoir subi, sans maitrise ni sommeil.
Comme des enfants qui se réveillent dans un endroit différent de celui où ils se sont endormis, une angoisse fugace nous glace à notre réveil. Où sommes-nous aujourd’hui ?
Au matin de notre premier jour, nous sommes perdus. Nous avons du mal à assimiler où nous nous trouvons. Les informations et souvenirs s’agencent doucement dans nos têtes. Il nous manque indéniablement des heures de sommeil.
La nuit dans ce grand dortoir fut paisible néanmoins.
Les draps sont doux. La couette épaisse et confortable. La pièce silencieuse malgré la dizaine de compagnons de chambrée (nous sommes dans dortoir de 26 personnes – heureusement à moitié vide !). Après une bonne douche (avec un pommeau et de l’eau chaude qui vient tout de suite…), nous quittons l’auberge pour une première exploration urbaine.
À notre grande surprise, la rue est calme. Il n’y a pas grand monde qui profite des beaux et larges trottoirs que la ville offre. Quelques vélos circulent, mais tout semble extrêmement éteint. Il est pourtant 13h. Nous ne savons plus quel jour nous sommes. Les rideaux métalliques de nombreux magasins sont baissés et une poignée de badauds se promènent. Ce désert urbain apparait comme un dimanche dans une ville de province.
Nous nous enfonçons dans les rues endormies de notre quartier, nous immergeant progressivement. Les souvenirs remontent.
Car ce n’est pas la première fois que nous venons au Japon. Il y a exactement dix ans, nous avions passé une vingtaine de jours avec les copains, nous baladant sur l’ile de Honshu, de Yamaguchi à Tokyo, en passant par Hiroshima, Okayama, et le Kansai – cette région centrale regroupant entre autres les préfectures d’Osaka, Nara et Kyoto. Des vacances en Asie. Une première alors. Des marchés aux temples, de la nourriture aux architectures, un monde se découvrait à nous.
Ainsi, en nous baladant dans les rues d’Osaka, nous retrouvons les sensations et émotions de ce voyage. Les broderies de fils électriques qui s’entremêlent, les feux tricolores suspendus, les distributeurs de boissons à chaque coin de rue, les façades des petites maisons, les signalétiques omniprésentes, les fleurs de chou, les mini-temples, les enseignes écrites en français sans aucun sens, les plats en résine dans les vitrines des restaurants.
Mais enrichis de notre bourlingue, nous portons désormais un nouveau regard sur cette ville et ce pays.
Dans un silence extrême, nous déambulons profitant de nous entendre discuter, tout en marchant côte à côte, et sans qu’aucun autorickshaw n’agresse nos oreilles.
Nous nous arrêtons aux passages piétons et attendons que le bonhomme passe au vert, patiemment … Oui mais là, quand même, il n’y a pas de voiture… Nous patientons, et patientons encore un peu, jusqu’à ce que la tonalité répétitive retentisse et nous autorise à traverser.C’est le grand retour des règles de circulation !
Au hasard de notre première promenade, nous rejoignons Shitennō-ji, un des plus vieux temples bouddhistes du Japon. Sa fondation daterait du VIème siècle, alors que le bouddhisme arrivait à peine de Corée et de Chine**.
Mais comme souvent au Japon, les bâtiments ont été reconstruits aux fils des ans. Des anciens, il ne reste pas grand-chose, détruits par les guerres de clan ou les bombardements américains, mais très fréquemment par les incendies qui ravageaient les charpentes, pourtant massives.
Le bois, matériau de prédilection des constructions japonaises, la couleur vermillon, le blanc et l’or sont autant d’indicateurs qui nous rappelle la tradition, tout comme la structure authentique du complexe, riche de sept éléments qui le constitue.
Ainsi, un garan est un temple bouddhique avec un kon-do (bâtiment principal), un to (pagode), un ko-do (bâtiment de lecture), un shoro (beffroi – plus semblable au tour de la cloche en Chine qu’à ceux des Flandres), un jiki-do (réfectoire), un sobo (quartier d’habitation des moines) et un kyozo (bibliothèque ou dépôt de manuscrits et de sutra,).
Nous passons l’immense cour au centre de laquelle trône une pagode à cinq étages (pendant extrême-oriental des stupa), et pénétrons le ko-do dans lequel des statues alignées du panthéon bouddhique se présentent à nous.
Dans le kon-do, ça sent l’encens. Des bougies brûlent, et un moine, en pleine prière, entonne de sa voix grave de répétitives litanies. Au mur, de magnifiques fresques (réalisées par le peintre Nakamura Gakuryô en 1959) mélangent style indien et finesse japonaise. Nous en faisons le tour, amusés de retrouver le Gautama japonisé.
Alors que nous sommes épuisés, physiquement et psychologiquement, cette pause dans la quiétude d’un environnement tout différent et dans le temple d’une « nouvelle » religion, apparait comme une parenthèse de douceur, atemporelle, et nous enracine un peu plus dans cet autre monde.
Rien autour de nous n’évoque le pays que nous venons de quitter.
Les lanternes en papier, les toits aux tuiles anthracite, les écritures, les prières et les murmures des fidèles… nous sommes définitivement loin de l’Inde***.
L’Histoire est si différente et distante et, à priori, rien ne rapproche ces deux pays. Le bouddhisme en serait peut-être alors le seul lien.
Ces deux premiers jours, nous atterrissons doucement.
Nous nous étirons de ce grand écart.
Nous retrouvons alors la dextérité que requiert l’usage des baguettes. Nos yeux observent tout, de cette société moderne et si développée. Si propre et policée.
L’Inde est encore très ancrée en nous, la soudaineté des évènements ne nous a pas préparé, et il nous est compliqué de ne pas comparer ces deux pays que tout oppose.
Nous prenons conscience, le cœur serré, de ce que nous avons laissé derrière nous si brutalement.
Les langues indo-européennes, les architectures dravidiennes, moghols et indo-sarracéniques, les chapati et le chai, les interactions pleines de chaleur, la profusion de couleurs, celles des sari, des étals de fruits et légumes, des bus cabossés, la simplicité des relations et l’animation des rues indiennes. L’effervescence.
Ça y est. À peine partis que l’Inde nous manque déjà.
À nous de nous plonger maintenant dans les ères impériales, le shintoïsme, les samouraï, les traditions et les kanji.
La riche civilisation nippone s’ouvre à nous. On pense le Japon si proche de nos mondes occidentaux pour leur modernité et le modèle économique embrassés… et pourtant on découvre une société insulaire pleine de mystères.
Nous passons deux journées à nous balader. Tout est nouveau, différent et étonnant. Même nos passages au convenience store****, pour nous réchauffer d’un café ou nous sustenter d’un onigiri nous amusent.
Mais nous avons encore l’impression de flotter. Encore étrangers dans ce monde. Intrus dans un pays où tout va bien quand le reste du monde va mal. Nous n’avions jamais été autant déconnectés du moment présent. Notre tête est en Inde, en France ou même à Singapore. Notre corps est au Japon. Et parfois, comme des éclairs de lucidité effrayante, des vertiges fugaces : et si ces derniers jours n’avaient été qu’un mauvais rêve ?
Depuis notre auberge, une translation verticale de l’ascenseur nous mène directement du 6ème étage du dortoir aux couloirs du métro.
On étudie longuement la machine à tickets, les différentes commandes, la profusion de schémas et les directions, puis grimpons dans un train silencieux et rutilant pour quelques stations.
Nous nous lançons dans une nouvelle déambulation, cette fois, sur l’île de Nakano-shima, bordée par les rivières Dojima et Tosabori, en plein cœur du quartier d’affaires d’Osaka. De hautes tours et gratte-ciel de verre et de béton contrastent avec les derniers petits bâtiments qui n’occupent qu’un ou deux étages.
Sur l’île, tout est organisé et aménagé. Pas un brin d’herbe ne déborde. Pas de rouille ou trace d’usure. Nous flânons, suivant les rues, allées et chemins paysagés.
Nous passons devant le Kodai-Do (Osaka City Central Public Hall), bâtiment emblématique de la ville, construit par l’architecte Tatsuno Kingo, figure importante de l’architecture japonaise du début du XXème siècle. De style néo-classique, ce monument est témoin de l’ouverture du Japon au monde occidental à la fin du XIXème siècle.
Malgré les températures fraiches, nous avons la chance de jouir d’un magnifique ciel bleu. Nous sommes le 20 mars, mais nous avions oublié ce que pouvait être un début de printemps.
Ah le printemps ! Les saisons qui s’enchainent et apportent les changements de couleurs, de lumière, de températures et d’odeurs. Nous avions oublié que cela nous manquait. Le Japon n’y échappe pas, et la Nature doucement se réveille, faisant naitre les prémisses de bourgeons et de feuilles au bout des branches, encore transies du froid de l’hiver.
Dans les parcs, quelques familles et amis se retrouvent pour savourer les chauds rayons du soleil. Nous en profitons aussi, fuyant les points d’ombres.
Nous quittons l’île, empruntons des larges ponts et délaissons les artères bordants les immenses pâtés de maisons pour les ruelles plus étroites, où restaurants, cafés, bars, boutiques se côtoient sur plusieurs étages.
Les enseignes sont nombreuses, et les plats figés dans le plastique sont alléchants. Je n’aurais jamais pensé écrire cette phrase…
Notre balade nous conduit enfin au château d’Osaka, édifié à la fin du XVIème siècle.
Défendu par deux larges rangées de douves qui encerclent le complexe, le tenshu (donjon) culmine au sommet de deux plateformes soutenues par d’imposantes enceintes.
Les pierres qui constituent les murailles sont superbement agencées et ajustées avec précision, tout comme les murs à l’intérieur des remparts, construits à partir d’énormes blocs – dont certains font plusieurs mètres de long et doivent peser quelques tonnes.
Avec la pandémie de Covid19, le château – comme de nombreuses attractions – est fermé aux visites. En revanche, nous profitons de la chaude lumière de cette fin de journée qui sublime les dorures de la façade et pour arpenter les jardins.
Tel un bijou, le château trône fièrement au-dessus d’un vaste parc, avec en fond la silhouette urbaine d’Osaka. Nos yeux s’imprègnent de cette architecture. Les assemblages en bois du toit, les ouvertures, les persiennes, la géométrie, les portes et les accès, les sculptures et détails. Les codes sont nouveaux.
Autour de nous, quelques couples se baladent. Ça faisait longtemps que nous n’avions pas vu des gens se tenir la main en public.
Nous respirons l’air frais – et non pollué – de cette fin de journée, continuons notre promenade dans les rues des alentours et finissons la soirée dans un petit resto’, autour d’un plat de yakisoba (des nouilles sautées) et nous récompensant d’une bière bien fraiche.
Assis au comptoir, on observe le cuisto’ en pleine préparation sur sa plancha. Autour de nous, tout est graphique. Du menu aux affichettes, nos yeux s’accrochent partout.
Ces deux premières journées sont plutôt solitaires. Nous avons de toute façon besoin de temps pour atterrir. Remettre nos idées en place. Comprendre où nous sommes et ce que pourrait être les prochaines semaines. Déjà nous nous étonnons du manque d’interaction avec les gens. La courtoisie et politesse sont omniprésentes. Les courbettes aussi. Nos mains jointes de namaste ont fait place à un hochement de la tête vers l’avant. Mais personne ne nous demande what is from your country name village?
Nous entrons dans la culture japonaise doucement. Celle qui invite aux respects, à ne pas se mêler des affaires des autres et à la discrétion, le tout poussé à son paroxysme. Nous n’étions plus habitués.
Mais une fois encore, le calme extraordinaire qui règne dans la ville nous étonne. Serait-ce que nous étions accoutumés aux foules et au tumulte des cités indiennes qu’une ville japonaise nous apparait, par contraste, bien morne ? Ou la situation sort-elle réellement de l’ordinaire ?
On ne comprend pas bien ce qu’il se passe, d’autant que rien dans le quotidien ne fait état du Covid19 ou de quelconque restriction.
En effet, la frénésie concernant la pandémie ne semble pas avoir rejoint les côtes nippones.
Et pourtant, le virus traine ici depuis le début de l’année.
Certains signes nous font cependant tiquer. En regardant autour de nous, ce sont des visages barrés d’un masque blanc que nous observons (masques dont tous les magasins sont en ruptures).
À l’entrée des boutiques et des restaurants, nous trouvons du gel hydroalcoolique, et la ville parait endormie. C’est peut-être comme ça qu’ils ont réussi à contrôler la propagation…
Nous avons l’impression que ce n’est pas suffisant… mais nous n’arrivons pas à savoir si nous sommes justes dans notre comportement ou simplement angoissés des derniers jours. Car pendant ce temps, la peur a saisi l’Europe et la France entre dans un confinement rigoureux.
Après avoir écumé de nombreux kombini, nous trouvons finalement deux paires de masques que nous gardons soigneusement.
On entre dans le moule.
Et cela nous soulage. Si en Inde, nous avions peur d’attraper le virus, ici, nous avons peur de le refiler.
Autre différence avec le sous-continent indien, la population japonaise est rudement plus vieille. Ce sont beaucoup de personnes âgées qui se promènent. À vélo ou à pieds, les papis-mamies sont légions ici, se rencontrent et papotent, avec ou sans masques. Pas de distanciation sociale pour eux (les premiers jours, on prend notre respiration en les croisant, tout en gardant nos distances).
De même, à l’auberge, les gens que nous croisons ne semblent pas vraiment conscients de ce qu’il se passe hors des frontières. Certains pensent même que c’est exagéré. Heureusement, le dortoir dans lequel nous nous trouvons est presque vide, mais la salle commune reste… commune et partagée. Nous ne sommes pas sereins.
Aussi, nous décidons de nous isoler. Ce sera plus sage, pour nous qui arrivons d’ailleurs, et pour les Japonais.
Nous trouvons donc un petit appart-hôtel dans lequel nous partons nous installer pour les dix prochains jours. Cela nous permettra de mieux contrôler et nous protéger.
Et puis, c’est moins cher, et nous aurons une cuisine, ce qui va nous permettre de diner « à la maison ».
Parce que le grand écart est aussi financier.
Welcome to Japan !
‘* Dans la précipitation, nous nous étions allégés d’une petite partie de nos habits, notamment les plus chauds à Bombay. Ce n’est qu’à Singapour que nous nous sommes rappelés que nous changions de latitude et replongions dans le cycle des saisons.
Un matin dans l’auberge calme, Brice relève que la clim’ est très discrète… Avant de se raviser : mais non, ce n’est pas la clim’, il fait juste naturellement froid.
** L’implantation du bouddhisme au Japon :
Le Shitennô-ji est étroitement lié à Shôtoku Taishi (572-622), qui eut un rôle primordial dans l’installation durable du bouddhisme au Japon, au VIème siècle.
La légende raconte que le prince, alors qu’il s’opposait au clan des Monobe qui voulaient pousser le bouddhisme hors des frontières nippones, sculpta dans le bois les effigies des quatre rois célestes (shitennô). S’adonnant à de longues prières pour obtenir la protection de ces divinités bouddhiques, il fit alors la promesse que, s’il gagnait la guerre, il ferait construire un temple majestueux en l’honneur de ces dieux protecteurs. C’est ainsi qu’en 593, après l’officialisation de sa régence sur le Japon, Shôtoku Taishi ouvrit les portes du Shitennô-ji sur les terres qui avaient été reprises au clan ennemi.
Il devint ainsi le premier temple officiel érigé sur une initiative impériale, accordant au bouddhisme le statut de religion d’État.
Le prince fut même canonisé après sa mort comme une incarnation du bodhisattva Kannon, tant son rôle fut décisif dans la diffusion de cette religion au Japon.
*** Et quand à minuit, la nuit de notre arrivée, un mec d’une vingtaine d’année de notre auberge nous sort : « L’Inde et le Japon sont tous les deux en Asie, ça ne doit pas être si différent que ça ? » On préfère éluder la question plutôt que de nous lancer dans un débat où tout serait argument en sa défaveur !
**** Les convenience stores ou kombini / コンビニ (7-eleven, Lawson, ou Family Mart) sont des magasins ouverts 24h sur 24 offrant tous les produits de nécessité comme dans une supérette, mais aussi des plats et en-cas tout préparés, un point presse et une photocopieuse, des distributeurs automatiques, des toilettes, de l’eau chaude, des tables… Et il y en a partout, à tous les coins de rue, parfois l’un en face de l’autre.
Génial la photo où tu souris avec les billets de métro : même sans bande son, je croirais entendre ton petit rire Brice 😉
Effectivement, à part les câbles élec. dans la rue, tout est au cordeau, rien ne dépasse et ça semble impeccablement propre (ils ont leur monsieur « san » propre ?)
Et bien si tu fais un peu attention, tu verras que même les câbles électriques sont impeccables, aucun détail n’est laissé de côté.
Est-ce que la Liseuse Kobo est une lointaine descendante du Ko-do?
En lisant ce post j’ai autant l’impression que vous allez repartir en vitesse que celle que vous allez vous y installer pour longtemps.
He he he…
Le prochain post le dira!
Oui … impatient de lire le prochain post. Car les fuites – ou bien juste une impression ? – me laissent penser que vous n’etes pas si mal la bas non ?
Peut etre etes vous un peu schizo… comme moi en vous lisant : je ne sais plus si les distances entre personnes et les rues tranquilles et propres me stressent de froideur, ou me soulagent / soulageraient . Ou bien si le cote « trop » vivant et anti-intimite de Sri LAnka est au contraire ce qui me fatigue parfois. Je ne sais plus si j’ai envie de voir des papies mamies ou des jeunes en scoot (en tout cas tu dois etre drolement content Brice de voir autant de papies mamies , toi qui les aime tant !) . Trop marrante Marion ton collage dessin avec les billets d’avion tamponnés . On sent que ça vs a marqués ce saut ds le vide ! Au fait pensez tout de meme a visiter le memorial Carlos Ghosn, ce Frenchie qui aime tant le Japon et ne pense qu’a y revenir comme vous ! Bizzzzzzzzzzzz
Coucou les amis
Je ne peux que imaginer la violence de ce grand-écart socio culturel… il est difficile de faire “pire” en Asie. Mais vous êtes fiers, beaux et forts, je suis certain que vous rebondirez très vite, et profiterez de ce nouveau monde qui s’offre à vous. Il sera même peut être plus facile d’apprécier ce qu’offre le Japon en venant d’Inde. Vous aurez l’œil pour vous arrêter sur les détails et les étrangetés, qui pourraient apparaitre anodines en venant d’un pays plus similaires.
C’est ouf comme on dirait que le Japon c’est un jeu vidéo grandeur nature 🙂
Ptite question : Est-ce que le fait que Marion soit un artiste avec une meilleure sensibilité aux formes, aux dessins ou au graphisme l’aide à mieux reconnaitre les caractères de l’écriture japonaise ? En fait, savoir si elle a une meilleur mémoire graphique du fait qu’elle dessine bien ?
Bisous
Tu as raison. Peut-être qu’en venant de l’Inde nos yeux étaient encore plus sensibles aux différences. En tout cas, elles nous sont apparues incroyablement claires et profondes!
Pour ce qui est de l’écriture, je ne sais pas mais j’ai une bonne mémoire visuelle 🙂