Notre séjour à Pakse est simple et efficace.
Après nous être rendus propriétaires de K’rá Diêu, nous partons acheter un second casque pour protéger nos têtes de bourlingueurs et nous dirigeons donc vers le marché. Ce serait le plus grand du Laos. On ne sait pas trop si c’est vrai, en tout cas, il est vraiment grand. Nous trouvons les allées colorées pleines de denrées en tout genre.
Zigzagant entre les étals de poissons, de légumes, de fruits, de sauces et boites de conserve et de grosses bassines de poissons marinés qui sentent fort le « vieux-qui-macère-depuis-longtemps » (sauce dont on agrémente de nombreux plats dans cette région).
Nous achetons même une paire de sandwichs : avec du bon gros pain, du porc en sauce, et un peu de persil. Un casse-croûte pas fin pour un sou, mais nous rappelant nostalgiquement certains goûts. Des goûts d’autrefois. Des goûts d’ailleurs. Olala, … c’était bon !Allez, rien à voir dans cette ville, carapatons-nous.
C’est une première pour notre nouvelle équipe.
On va voir comment on se sent de voyager à trois, avec K’rá Diêu.
Nous chargeons nos sacs sur le porte-bagage, attachons le tout avec les tendeurs (des morceaux de chambre à air gainée de fil nylon), jugeons de l’équilibre de l’engin – précaire malgré le passage au garage pour ressouder la béquille centrale.
On défait et on refait autrement. On observe la moto, comment elle pèse sur la béquille, la répartition du poids des sacs, son effet sur les suspensions, et nous deux, et juste un. On rattache le tout, et c’est parti pour quelques tours de roues!Notre première étape est de courte distance, mais c’est un bon test-route-sacs-nous deux-K’rá Diêu.
Et le test est réussi ! C’est sans encombre que nous arrivons à Champasak, petit village composé d’une seule route, le long du Mékong.
Ce large fleuve à l’écoulement si lent n’est pas sans nous rappeler le Brahmapoutre.Quelques bâtiments anciens, assez bien mis en valeur, et une ambiance nonchalante qui nous y fera rester deux jours le temps de finaliser notre road-book pour les prochains jours. Et puis, non loin de Champasak se trouve aussi le Wat Phu, le pendant de Angkor au Laos – parait-il, mais le guide se trompe souvent.
Nous nous y rendons tôt aux aurores, encore une fois pour bénéficier des lumières matinales et ne pas brûler sous le soleil. C’est sympa, c’est joli, mais pas top non plus… mais on était tout seuls.
Mais je ne pense pas que ça ressemble à Angkor…
Non, ce qui nous aura vraiment plu lors de notre séjour à Champasak, c’est le Théâtre d’Ombres *.
Monté par une association qui permet de mettre en exergue la culture locale, notamment la tradition des spectacles d’ombres chinoises, et la musique du Sud-laotienne, ce spectacle est plein de poésie et de finesse.
Ainsi, le premier soir nous assistons à la représentation de Phralak et Phralam, une légende hindoue (le Wat Phu était un temple hindou avant d’avoir été récupéré par le bouddhisme). Un spectacle d’ombres plein de magie, animé par des artistes laotiens, et mis en musique par des musiciens du cru sur des instruments locaux.
Ça nous a tant conquis qu’on a décidé d’en profiter un peu plus, et de revenir le lendemain pour la projection de Chang, un film-documentaire muet de 1927 (réalisé par les réalisateurs de King-Kong), présentant la rude vie de Kru et sa famille vivant dans la jungle du nord de Siam. Projection géniale – il faut se rendre compte des prouesses de l’équipe du film qui ont tourné dans la jungle à quelques mètres d’animaux féroces ou au cœur d’un troupeau d’éléphants – avec les voies, sons et musiques des artistes laotiens de la troupe.Superbe.
Yves – qui a le courage d’essayer de faire vivre cette association malgré les obstacles – nous conseillera aussi d’aller nous balader sur les petits chemins qui longent les berges du fleuve, pour y découvrir la vie des gens, et leur chaleureux accueil.
Et nous n’avons pas été déçus.
Des sabaidee à tout va, que ce soit les enfants qui rentrent de l’école, les femmes papotant ou travaillant dans les champs, ou les hommes allongés à l’ombre faisant la sieste, ou jouant à la petang (la pétanque : un des us conservé de la colonisation française), tout le monde nous accueille de son sourire et d’une salutation. Nous sommes invités à boire un jus chez une femme franco/laotienne « de retour au pays ». Sympa. En chemin, nous nous arrêtons dans un vieux Wat (un temple) qui n’a pas encore subi l’horrible lifting que subissent les temples thaïlandais, par exemple, pour une petite séance croquis et photos. Les rives du Mékong sont calmes et sereines.
Les barques remontent tranquillement la rivière, tandis que les moines s’y baignent et que les pêcheurs y lancent leurs filets.Cette première étape est une très belle introduction au Laos et à sa population.
Nous avons hâte de voir la suite !
‘* ATOC (Association du Théâtre d’Ombres de Champasak) et Cinéma-Tuk-Tuk.
Très bel article. Ça fait plaisir. Trop hâte de lire le prochain, plein d’aventure j’en suis certain…
Super.
C’est beau.
Trop belle la photo de marion et des ptits nenfants dans les bambous
Mais!!!!
Je t’ai grillé à sauter des articles! 🙂
Tu me feras une fiche de lecture de l’Inde! 😉
Grave, elle a du succès Marion.
Le marché au début est bien énorme ; tout comme les ananas qu’on y voit
Je retiendrai enfin cette expression du Laos « passe prendre un jus » (en France, on se tient seulement au jus)
Ouais, un beau post le 22 février, mon anniv’, 37 ans pour moi !
Bises
Bon anniversaire!
On trinque à la beerlao en pensant à Toi
Merci, quel honneur !
Bises
Ils avaient l’air bien paisibles ces quelques jours au bord du Mékong ! Ça donne envie.
Traverser ces paysages paisibles avec K’ra Dieu, ça doit être super agréable.
Je suis un peu jaloux… 🙂