C’est plus simple en avion, mais…

Ça y est. La météo est clémente. On part de Osh pour Sary Tash.
Notre séjour kirghize prend fin.

Comme à l’accoutumé, on prend un marshruka, rempli de gens, de pains, de bagages en tout genre, et de nous.
Avant de quitter la gare de bus, Brice a pris soin de nettoyer notre fenêtre. La route jusqu’à Sary Tash est très très belle… On se prépare !

On zigzag à travers les vallées, des canyons et montagnes, et on passe deux cols à 3800m… Dehors, c’est immense.
DSCF4643 DSCF4611 DSCF4674 DSCF4656DSCF4692 DSCF4585 DSCF4694 DSCF4717IMG_4717IMG_4743Et puis progressivement, on redescend vers Sary Tash. Et là, au milieu de qui ressemble à un petit hameau, on descend du marshruka.

Devant nous, les montagnes immenses et immaculées du Pamir se dessinent. Pfff, c’est beau !
IMG_4757On cherche un endroit où dormir quand un papy au gros ventre nous dit de le suivre. On demande combien c’est, on est d’accord, on y va.
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Dans la maison, une jeune femme regarde un feuilleton niais. (On avait compris au départ que c’était sa femme, ce qui nous avait mis très mal à l’aise vu l’âge du papy…)
Pas trop de bonjour, ni de sourire, mais bon. On est posé dans un coin, et on attend notre thé/pain/confiture traditionnel !

On part se balader une petite demi-heure pour faire quelques photos. Il faut dire que les paysages qui nous entourent sont vraiment très beaux, mais aussi que ça caille fort dehors ! On est à 3200m, et ça faisait longtemps qu’on n’avait pas eu les doigts gelés par le froid. Bien entendu, les toilettes sont dehors, et les sorties nocturnes seront fugaces.
DSCF4749 DSCF4780 Stitched Panorama DSCF4798Retour à la maison. La soirée sera un peu longue, et notre nuit horrible. Installés à côté du papy, lumière allumée toute la nuit, lui manquant de s’étouffer à chaque respiration, et faisant de multiples aller/retour avec l’extérieur pour aller pisser, respirer, cracher et on ne sait pas trop !
Stitched Panorama

Le lendemain, à sa question « vous avez bien dormi » en russe/kirghize… on lui répond en souriant « horrible, merci ».
On a rien dormi, on a les yeux tous gonflés, et on est un peu contrariés… d’autant qu’on sait qu’on a une lonnnngue journée devant nous pour passer cette fameuse frontière chinoise !

Bref, à 7h, et par -5°C, on est sur le bord de la route, attendant un camion qui nous emmènerait à la frontière.
IMG_4810Mais qu’est-ce qu’il fait froid… Le soleil tarde à se lever, caché par une colline. On le guette, on l’espère, ses rayons nous réchaufferons et nous permettrons de tenir un peu. Heureusement 20 min plus tard, une camionnette s’arrête ! Ouf, un peu plus, on perdait nos orteils.

Et c’est parti pour 70km d’une route superbe. On est sur un plateau à 3200m, et tout autour de nous, des montagnes, dont certains sommets à plus de 7000m…
DSCF4840 IMG_4819 DSCF4843 IMG_4834DSCF4833Au début, cette immense vallée est désertique. Et puis, tout devient intensément blanc.
On est si loin, si haut, si seul avec la lumière du soleil levant, et les nuages qui viennent parfois glisser dans la vallée.
On contemple, silencieux et ébahi, ce paysage si majestueux.DSCF4845DSCF4869 IMG_4829 DSCF4880 DSCF4863 DSCF4850 DSCF4856
Une heure plus tard, on s’arrête à un premier poste de contrôle. Perdu au milieu des montagnes. On descend de la camionnette, on montre nos passeports, on est enregistrés et c’est reparti pour 15 km.

DSCF4887Vingt minutes plus tard, c’est la frontière kirghize, avec une queue énorme de camions…
Avec notre camionnette, on double tout le monde (notre chauffeur est ici pour récupérer un groupe de touristes en provenance de Chine).
IMG_4845On remontre nos passeports, on se fait re-re-enregistrer deux trois fois, et hop un coup de tampon ! On est les seuls piétons !

On doit ensuite prendre un camion-stop pour les 7 km qui nous sépare du premier poste de frontière chinois. Ça sera un camion pour chacun ! La chance !
On s’arrête 2 fois en chemin pour remontrer nos passeports. On ne sait même plus dans quel pays on est !

Et finalement, rebelotte : grosse file de camion, qu’on remonte donc à pied. On se dépêche un peu car le poste Chinois ferme entre 12h et 16h(!)… heure de Beijing, soit 10h à nos montres kirghizes.
On croise un chameau ! 2 bosses dis donc !
DSCF4917Premier poste de frontière chinois. On dépose nos passeports, on attend 10 min, on ne sait pas quoi..
Et puis, c’est parti pour la fouille du sac. Nos chaussures sont retirées et passées aux rayons X.
Là, on se dit, à quand même… on ne va pas rigoler.
On ouvre nos sacs, et ils commencent à tout regarder. Le téléphone de Marion est fouillé, celui de Brice non, le douanier a dû aimer que ça soit un Huawei, chinois donc !
Mais Brice doit ouvrir la boîte pleine de coton-tiges. Là, on se dit pfff… ils croient qu’on a caché des trucs là-dedans… ? et finalement, le douanier se sert juste de 2 ou 3 coton-tiges, et la boite est refermée… ah, ok… il avait juste les oreilles sales…

Heureusement, comme la pause de midi approche, nos douaniers n’ont pas hyper envie de tout fouiller, et rapidement, ils nous demandent de remballer.
Nos passeports sont donnés à un chauffeur de taxi, qui doit nous emmener 150km plus loin, au prochain poste frontière.
Entre les deux, no-man’s land (!) et le chauffeur conserve nos passeports.
Mais il faut arriver à négocier avec un taxi qu’on est obligé de prendre, qu’on a pas assez de Yuans, plus trop de Som, pas envie de sortir nos Dollars. Et bien sûr, il pratique le prix qu’il veut…
Donc, contraints, on lui donne le reste de nos Som (on conservera cependant notre pièce de 3 som kirghizs – parce que une pièce de 3, c’est pas tous les jours qu’on en voit) et on prend la route, avec Robert le Hollandais, et un kirghiz.
DSCF4928 DSCF4944 IMG_4854 DSCF4942150km plus tard (on croise sur la route un troupeau de chameau, ça change des moutons ou chevaux et les paysages sont beaucoup plus arides qu’à l’ouest de la frontière), on arrive au poste de frontière chinois, qui bien-sûr est encore fermé. Pause déjeuner !
Nos passeports sont laissés au douanier. Et le chauffeur de taxi nous emmène « en ville ». On a 1h30 à attendre. Alors on va manger, du plov… Parce qu’ici, c’est la Chine, mais on est en pays Ouïgour. Sur la route, les panneaux sont écrits en chinois, arabe (l’alphabet utilisé pour le ouïghour), cyrillique et anglais !

Une heure plus tard, le chauffeur de taxi vient nous reprendre pour nous redéposer à la douane. Il est 16h20 quand la frontière ré-ouvre. Normal, avec une pause de 4h, faut le temps de se réveiller…
Recontrôle des sacs aux rayons X, du passeport, 3 fois… et enfin, un coup de tampon.
Nihao la Chine !

Dehors, le chauffeur de taxi nous attend. On ne comprend pas trop pourquoi, juste avant, il nous avait dit qu’on s’arrêtait là avec lui…
Mais, on se dit qu’on va se laisser porter. Il y a l’autre kirghize avec nous, qui fait souvent la navette et doit aller à Kasghar… donc on suit le mouvement.
Et il nous dépose donc quelques km plus loin dans une petite ville. On comprend qu’on va devoir prendre un taxi pour faire les 70km qui nous séparent de Kasghar. C’est interminable !
On charge nos affaires dans le coffre d’une voiture pour la énième fois, un policier prend une photo, le chauffeur se fait soutiré son permis, on nous demande de sortir nos sacs, quelques choses de pas clair a dû se passer…
On passe dans une pièce, puis dans une autre, on attend, on parle, on nous interpelle (on rappelle qu’on est toujours le même groupe de 4, depuis la première frontière chinoise).
Bref, on trouve une autre voiture, on remet nos sacs dans le coffre, et c’est parti !

Pfff… quelle journée.

Il est 18h quand on arrive ENFIN à Kasghar ! et on a fait que 350km depuis ce matin.
On retrouve rapidement les scooters électriques, les devantures bruyantes, et le chaos urbain…
DSCF4956On réalise qu’on est en Chine… mais avec que des ouïgours autour de nous. Ils ont la même tête que les kirghizes ! Et surtout, ici, on ne parle pas chinois !
Salam Mao !
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Note 1 – En passant la frontière, on a donc ajouté 2h à nos montres. Nous sommes à l’heure de Beijing, ville située quelques 3500km plus loin.
Donc ça donne une impression que tout est déréglé. Parce qu’à midi, heure de Beijing, mais à Kasghar, le soleil est loin d’être au zénith…

Note 2 – Bonne nouvelle ! C’est le retour du vrai PQ, tout doux, tout lisse ! Fini le « papier crépon » !
Finalement, c’est peut-être les toilettes à travers le monde le thème de notre voyage !

10 thoughts on “C’est plus simple en avion, mais…

  1. c’est à pleurer comme c’est beau ces énooormes montagnes
    et ce ciel…
    quand on pense que les chinois vont le polluer
    prenons le grand bol d’air
    comme c’est beau votre périple
    évouzétoulà

    ps je suis déçu, pas de contrepèterie

  2. C’est beau, et tellement différent ces paysages!! On se Skype bientôt? Vous me manquez! Profitez bien de la Chine.
    Moi je bois un coup. Chine Chine (ok, elle était facile!!)

  3. quelle violence que ce brusque retour en ville après cette rude et initiatique journée
    un autre continent s’ouvre à vous
    bon appétit

  4. Superbe, on a une impression de bout du monde.
    Y a pas un business de station de ski à monter là-bas?

    1ère contrepèterie chinoise: Tanpis pour la Chine.

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