Notre prochaine et probablement dernière étape au Laos est la fameuse Luang Prabang.
Mais d’ici-là, il nous reste quelques montagnes à gravir, des pentes abruptes, de longues montées et de beaux virages… et encore une fois nous sommes partagés à l’idée de parcourir une si belle route, sur une brelle qui broute.
Nous avons pris une grande décision. Pour la première fois en 745 jours de bourlingue, nous n’allons pas faire la route ensemble.
K’rá Diêu en a trop bavé la fois précédente.
C’est décidé.
On dépose donc Marion à la gare de bus, on achète un billet – eh mais c’est cher ! finalement, K’rá Diêu n’est pas un si mauvais investissement !.
Brice sera en moto, seul avec son sac-à-dos, et nous devons nous retrouver dans 120km, à la ville de Phou-Khoun.
Brice part finalement en avance, laissant Marion attendre que le bus se remplisse et parte.
Assise sur un assis-mou confortable, le paysage défile tranquillement. Les montées ne posent aucun problème, même après avoir chargé en cours de route une moto sur le toit du minibus. Brice pendant ce temps, voyage au rythme imposé par K’rá Diêu (les montées se font bien en 3ème), fait des arrêts photos/pipi, profitant d’une moto légère.
Le plaine à l’Ouest de Phonsavanh est magnifique, notamment quand elle est baignée de la lumière matinale.
Une succession de vaux et de collines sèches. Çà et là, des rizières attendent la saison des pluies.
Et doucement, la campagne sort de la léthargie, aussi bien sur la route que dans les villages traversés. Puis les déclivités se font de plus en plus raides.
Très vite – enfin, pas si vite non plus – le premier col arrive à 1415m, pour ensuite redescendre dans la vallée. …et enchainer par une seconde montée, beaucoup plus sévère menant K’rá Diêu vers des sommets à 1450 puis 1550 m qui dominent les alentours. Même si Brice est seul sur la moto, ce trajet n’en demeure pas moins fatigant, et il est content d’arriver à Phou Khoun quelques minutes avant l’autobus de Marion.
Finalement, la bourlingue se retrouve pour le déjeuner.
Il n’y a absolument rien à faire à PhouKhoun, c’est une ville-carrefour situé sur une crête, à la jonction de la route 13 et la route 7 provenant de Phonsavanh. Nous nous baladons au marché, 5min dans l’unique rue et puis le reste de l’après-midi sur notre toit terrasse, à siroter un café au soleil. Une fois la nuit tombée, plus de trafic dans la rue. Le carrefour prend des allures de décor de cinéma.
Le lendemain, on refait la même. Sauf qu’on pensait faire du stop, mais qu’il n’y a aucune voiture. Zéro. Rien. Nada.
Un camion de type « transport de fruits et légumes » fait également office de « bus » – les sorng-ta-ou qu’on retrouve aussi en Thaïlande.
Brice enfourche K’rá Diêu tandis que Marion s’installe sur l’assis-dur-très-dur de la camionnette.
Et c’est parti pour 4h de routes, de virages, de poussière, de nids de poule, de grandes vallées, de rizières, d’arbres, de crêtes, de vent.
Comme dans le Nagaland, cette route est étonnante, elle dessert des villages situés non pas dans la vallée ou sur les flancs de montagne, mais sur les crêtes.
Ce qui permet de profiter de panoramas ahurissants et vertigineux. Et à ce titre, la route est vraiment impressionnante.
Une fois le dernier col passé à 1440m, un panneau annonce une pente prononcée…sur plus de 18km !
J’aurais pas aimé la monter sur K’rá Diêu celle-ci.
Oui parce que ce dernier segment de route désert qui nous mène à l’ancienne capitale, n’est qu’une succession de côtes et pentes où l’on croise parfois de poussifs camions aux freins fumants.
C’est beau…
Mais avec le petit moteur anémique de K’rá Diêu entre les jambes, il est plus que recommander de multiplier les pauses… pas grave, ça permet de prendre des photos.
Pendant ce temps, Marion fait aussi étape pour décharger une partie de sa cargaison… et ses compagnons de voyage achètent un ou deux écureuils faisant ainsi un délicieux en-cas.
Tout ce chemin se réalise à petite vitesse, les descentes se font souvent plus lentement que les montées.
Surtout dans les virages, puisqu’ils sont plein de cailloux et de nids de poules, bordées par de profond précipices.
…Et pourtant s’il y a bien quelques motos sur les routes, seule une voiture doublera Brice sur les cent bornes de montagne. Et dire que c’est la route qui relie les deux plus grosses villes du pays. Ouf, on rejoint finalement la vallée, 100km sans croiser de pompes à essence (alors qu’on en trouve parfois 6 à la file), heureusement que K’rá Diêu a un appétit d’oiseau.
Le camion de Marion ayant roulé à tombeaux ouverts, elle doublera Brice et arrivera à destination une petite heure plus tôt, la bourlingue se retrouve pour le déjeuner.
Ça y est, enfin, nous sommes à Luang Prabang.
Ouh ! Contente d’être arrivée avec vous à bon port
A vous lire on partage les virages,les côte, la beauté du paysage.
Juste, ça fait pas mal au dos de rester dans son fauteuil !
Il y a du Colette dans votre écriture parfois… Miam les écureuils, vous avez pas essayé? Marion, si Brice prend trop goût à voyager seul sur son destrier poussif, tu sais où venir de reposer.
Du Colette d’agneau?!?!
😀
Et bien ! Vous avez parfaitement mérité de vous reposer à Luang Prabang… Profitez 🙂
Sympa le petit post de transition, ça a dû vous faire bizarre d’être séparés mes chéris, vous n’avez pas pleuré?!
Bises
Ouais, ça a quel goût l’écureuil ; par exemple un chou farci à l’écureuil? Et au marché, ce sont des bassines de riz qu’on voit sur votre photo : genre ils en ont 5-6 sortes différentes ?
Le paysage est bien sec… je ne sais pas vers quoi vous voguer mais un peu de pluie et de vert ferait du bien. A ce propos Brice, tu souffres pas trop de la chaleur et de la soif sur la moto ?
Plutôt cool la dernière étape du WKC (World K´Ra´Dieu Championship), les profils font aussi mal au dos, et au pti carbu de mimikrakra 🙂
Du colette d’agneau……pffffff ça sent Paques ou êtes vous en manque?
Elle devait être bien jolie votre ballade mais ouqu’ilest le beau chalet?
bises