Voilà.
C’est ici que nous allons poser nos sacs pour 5 jours.
Il n’y a rien sur cette île. Pas de supermarché ni de marché. Pas de superette, pas de distributeur, et pas de wifi.
Juste quelques cabanons sur la plage. Derrière, une jungle ténue, et devant la mer de Chine aux eaux limpides.
Rien d’autre, l’île est peu fréquentée, et on ne se marche pas sur les palmes.
On trouve d’ailleurs le gîte tout au bout du bout de ce caillou de moins de deux kilomètres de long ; on ne voudrait pas être dérangés par les 4 bateaux qui font la navette avec la péninsule chaque jour.
À l’extrémité de notre île (oui, c’est un peu la nôtre… !), on retrouve une atmosphère déliée de toute contrainte. Une fois libérés de nos chausses, on vivra 5 jours pieds nus, les pieds dans le sable.
Sans montre, sans horloge, perdant naturellement toute notion de l’heure et du jour de la semaine.
On tente parfois de s’accrocher dans un effort paresseux à quelques repères « ça doit être le bateau de 11h30 ? », mais ce sont surtout les orages vespéraux qui nous dictent le rythme de notre journée.
Des tempêtes comme on en a rarement vues, mais auxquelles il va nous falloir nous habituer au cours de notre séjour sous les tropiques.
En fin d’après-midi, alors que le ciel est bleu, on peut entendre les grondements sourds du tonnerre à plusieurs milles de distance. Puis la côte continentale disparait sous un voile opaque d’un gris profond. Ce rideau se rapprochant à bonne vitesse, on sait qu’il est temps de corner la page, ou sortir de l’eau, et se mettre à l’abri, car quand le ténébreux nuage passe au-dessus de nous, il se décharge en un déluge. C’est son timing qui nous dictera quand nous pourrons aller diner, éclairé par une quantité impressionnante d’éclairs, illuminant le paysage toutes les 3 secondes.
Il faut bien avouer qu’il n’y a pas que des bons côté à vivre sur cette île, si elle est très peu fréquentée, elle reste un lieu touristique et on sera ravis d’avoir fait le plein de fruits, de biscuits, et de « nouilles pratiques » avant d’embarquer car si les vacanciers que l’on croisent ne s’offusquent pas de payer 3~4€ pour un poisson au lait de coco – succulent il est vrai et servi en quantité gargantuesque après deux heures d’attente, nous ne nous attendions pas à payer 3 fois le prix du continent.
Et puis les moustiques sont voraces, et à toute heure du jour, ils ont de quoi se faire de saignants casse-croutes de nos corps oisifs lacement étendus sous les palmiers.
Mis à part ces légers désagréments, notre programme journalier est assez éreintant. Nous alternons entre le petit dej’, les pieds dans le sable au soleil levant, puis lecture dans le hamac numéro 1 et repos dans la chaise longue numéro 2. … à tel point que les deux missions que nous nous étions donnés de faire ont été ajournées (à savoir recoudre un bouton et réparer une tong sur deux).
Avec les quelques ringgits que Jocelyne nous avait laissés à son départ, on s’offre masques et tubas, et nous passerons de nombreuses heures, la tête sous l’eau et les fesses à la surface à flotter comme des bouchons et à scruter les fonds marins. Nous découvrons le coin des tortues qui viennent se nourrir d’herbes au fond. Accompagnés de son poisson-pilote dessus ou dessous, elle broute tranquillement avant de remonter à la surface pour prendre un peu l’air.
Les raies blanches à pois bleus glissent sur le sable, avant d’aller se cacher sous les rochers, tandis que la murène à pois noirs serpente entre les coraux montrant sa gueule béante.
Les poissons-trompette évoluent à quelques centimètres de la surface, alors que nous progressons accompagnés de magnifiques poissons-perroquets aux couleurs étincelantes battant des nageoires comme leurs volants éponymes battent des ailes.
Les anémones sont habitées par d’agressifs poissons-clowns, et les coraux rouges, verts, jaunes parsèment le fond marin tantôt tels que de grosses éponges, tantôt tels de magnifiques pins parasols pétrifiés et autour desquels se greffent une innombrable quantité d’oursins aux fines et longues aiguilles et au cœur taché de cinq pois bleus.
De gros coquillages à la chair violacée ou orangée se referment sur notre passage, les crabes se carapatent de côté, la seiche glisse au sol avant de changer de couleur quand on l’embête un peu trop, tandis que les bébés seiches nous observent de leurs têtes pointues.
Prêt du ponton, nous nageons au milieu d’un banc de milliers d’anchois qui tournent vertigineusement d’un même mouvement étonnamment synchronisé. Ils sont tellement nombreux que le fond disparaît pour ne laisser sous nos yeux qu’une masse argentée de poissons, nageant tous dans la même direction.
Enfin, on n’hésite pas à passer 5 minutes sans bouger, flottants comme deux bouchons, à attendre que la murène attrape sa proie ou que le poisson-ballon daigne sortir de sa cachette.
Nous vivons dans un aquarium aux eaux turquoises.
Bref, on prend notre temps, notre pied et des couleurs !
Pour une fois preums !!! Profitez bien ! 🙂
Et en plus j’ai d’abord tout lu !
Un petit coin de paradis dites-donc… les éclairs sont magnifiques (enfin surtout les photos ^_^) et tes dessins Marion… sublimes! Ils sont drôles tous ces poissons!
Amusez-vous bien les copains!
L’avantage c’est que marion a le temps de dessiner et ça c’est cool
à la place des indiens ou des chinois, ce sont les moustiques qui s’agglutinent sur elle pour la regarder faire !
Et tu lis en anglais ou bien tu arrives à trouver des livres français ? en tout cas, ça fait envie ! c’est quoi cette ile ?
Il y avait un bouquin français qui trainait…!
Sublime…
Tout simplement magnifique. Limite paradisiaque. Je note aussi que le ton est plus poétique que précédemment. Vous vous êtes trouvé un negre pour écrire le blog ou c’est l’environnement qui vous inspire? Je ne peux m’empêcher de faire une lecture approfondi de cette phrase: « on retrouve une atmosphère déliée de toute contrainte ». Est-ce que ça veut dire que Brice a encore déambulé tout nu sur la plage?
Pourquoi « encore » ?
Yo, je me demande quand même à quoi ça ressemble un poisson-clown agressif…
Bises
C’est qu’il veut la bagarre !
Marion, tes dessins sont magnifiques. Je veux voir tout ton carnet !
Bises à tous les deux.
moi, en moins de 10 minutes, je me serais fait ch…, mais bien !
et comme aurai dit Coluche:
« bon, on prend une photo du soleil, une du lever et une du coucher et on s’en va ! »
pour de vrai, c’est magnifique, mais pour moi, c’est qu’un cliché, ou plusieurs
les trucs qui me bottent énormément plus, c’est quand il y a des gens avec des sourires édentés, des ongles crades, une barbe énorme avec des trucs dedans, des poissons grillés (même sur la plage…), un verre de rosé avec, ou 2, (ou oui un saint varan…)
des maisons de bois,
de la vie, en somme
c’est comme ça que je vois mon paradis
d’autres le trouve dans une belle plage de sable blanc, une mer turquoise, des cocotiers,
avec des schwarsschsss quand la vague s’écroule sur la plage…
et un autre schwarsschsss…, puis encore un autre schwarsschsss…..
je dirais que le spectacle de l’orage qui gronde, les éclairs qui déchirent le ciel, la pluie qui mouille tout
et qui fait te baigner tout nu
ça d’accord
mais on va pas attendre ça toute la journée…
bon, pour parler de choses sérieuses, moi, je joue plus au prem’s, tout le monde triche
et même quand je serai le prem’s, je le dirai même pas !
bises bises
ps pour les carnets de croquis, j’ai déjà pris les droits !
mais je comprends pas comment on fait des croquis sous l’eau sans qu’ils dégoulinent …
re
Avec un stylo waterproof!
Cool Evouzétoulà, tu cites Coluche, tu es une bonne personne. Du coup je te donne mon précédent preum’s pour te remonter le moral!
AAAAAAAhhhh les vacances …
Là on a le droit de le dire non ? D’habitude c’est pas le cas mais là…
Profitez bien les jeunes, ça fait du bien de ne rien faire, j’ai dû attendre mon voyage de noce pour l’apprendre, et je ne le regrette pas du tout 😉
Ça donne envie de profiter … 😉