Jour de départ de chez Kanat.
Nous avions décidé de repasser une nuit chez Jumakador, à Kojumkol.
Dire bonjour/au revoir, avant de reprendre la route.
Kanat nous dépose alors devant la petite maison bleue dans laquelle nous avions dormi quelques jours plus tôt.
Embrassade et au revoir avec Kanat et Acylbek… C’est toujours difficile ces au-revoir, quand tu sais qu’il y a peu de chance de se recroiser un jour…
Mais Jumakador et Saltanat ne sont pas là.
La maison est fermée.
On laisse un mot, on va faire pipi dans la cabane au fond du jardin, et tant pis, on reprend la route.
Direction Arslanbob, à presque 500km d’ici.
Le pari est osé. On sait qu’on ne peut qu’y aller en stop (notre point de départ étant trop reculé pour y trouver taxis ou marshrutka). Et finalement on est loin.
Mais on tente, on verra bien où on sera ce soir!
De plus, nous sommes sur une route que très peu de voitures empruntent, alors on commence à marcher, en guettant en arrière… au cas où.
Une dizaine de minutes plus tard, une voiture s’arrête. On lui explique où on va, on demande combien ça coûte, et hop, on dépose nos sacs dans le coffre, et c’est parti pour une grosse heure.
Elle nous conduira jusqu’à l’embranchement de la grosse route qui relie Bishkek et Osh. Parfait.
D’autant plus qu’il commence à pleuvoir bien fort, on est donc bien contents d’être dans la voiture… jusqu’à ce qu’on soit déposés sur le bord de la route…
Heureusement, il y a un abribus. On se relaie alors pour faire du stop.
Il fait froid, il pleut fort et l’eau est froide (on est à 2400m).
Au bout d’une demi-heure, une voiture accepte de nous emmener jusqu’à Karakol (un troisième !), à 300 km.
Ça nous coûte un peu cher, mais bon, au moins, on est au chaud, et on roule.
On traverse l’immense bassin de Suusamyr (une des régions les plus froides du pays) entouré de montagnes chapeautées de neige. Puis la route monte monte, le paysage devient de plus en plus blanc et on passe le col enneigé de Ala-Bel (3198m). Rien que d’être dans la voiture, ça nous donne froid.
Les nuages sont collés aux flancs des montagnes, c’est tout blanc et gris.
On entame la descente au ralenti, la chaussée est glissante. On ne peut s’empêcher de penser à nos amis cyclistes qui devront passer par ces cols.
De l’autre côté, le paysage aussi est très différent.
La vallée est encaissée, la roche est rouge et bientôt, des forêts denses de conifères parsèment les flancs des montagnes. Cette route étant l’unique voie de communication entre Bishkek et la moitié sud-ouest du pays ; une ligne à très haute tension suit aussi la rivière mais n’enlève rien à la splendeur des paysages, et l’immensité des montagnes autour de nous.
La rivière vient finalement se jeter dans l’immense réservoir de Toktogul, à l’eau si bleue.
Le paysage a encore changé, le lac est bordé de plaines fertiles au pied de nombreuses collines sèches entre lesquelles nous serpentons. Le lac est si grand qu’en faire le tour nous prend près d’une heure.
C’est comme si nous étions ici encore en été, en automne dans les montagnes, et déjà l’hiver en haut du col.
Il est 16h lorsque nous sommes déposés à Karakol.
Il y a des taxis collectifs qui vont jusqu’à Jalal-Abab, mais bien sûr on est les premiers, et c’est une voiture de 7 personnes. Il nous parait impossible qu’elle se remplisse aujourd’hui.
Comme on n’a pas du tout envie de dormir ici, on reste sur notre lancée, on va refaire du stop.
Et au plus grand bonheur de Brice (et que peut-être même c’est le plus beau jour de sa vie après la journée sur le bateau qui transporte les wagons de trains…), un camion s’arrête.
Et pas un petit camion. Un énorme camion de 35 tonnes, avec une grosse remorque. La chaaaaance qu’on a !
Alors, hop, on grimpe dans le camion, et c’est parti pour 4h de route en compagnie de Nazim et ses posters de filles à poil, sans poils. Nazim est super sympa, il sourit tout le temps, il est Ouïgour, et a deux femmes à Osh. (!)
On papote, on prend des photos, on est contents. Lui, il fait Bishkek-Osh trois fois par semaine, son camion rempli de kérosène. C’est 12h de route, sur une route type départementale bien pourrie qui monte qui descend et qui tourne…
Et l’intérêt d’un énorme camion, c’est que sur les routes de montagnes, il ne roule pas vite ! Pratique pour observer le paysage.
On longe la majestueuse rivière Naryn (appelé Syr-Darya dans les pays en aval). Nous ne sommes pas si loin de sa source, et elle semble déjà pourtant si large, si puissante. On a peine à croire qu’elle arrive asséchée en mer d’Aral.
Son eau est d’un bleu pur, et la route qui longe le canyon qu’elle creuse est superbe.
Plus d’une fois, au détour d’un virage, nous avons eu le souffle coupé par cette impressionnante beauté sauvage. Les montagnes, les fleuves, les vallées, les plaines… tout est dix fois plus grand qu’en Europe. C’est beaucoup pour cette variété et la force de ses paysages que le Kirghizstan est un réel coup de cœur pour nous, et que nous nous promettons d’y revenir en saison plus favorable.
Puis on arrive dans la vallée de Fergana, la route longe la frontière (au tracé absurde) avec l’Ouzbékistan, et la nuit tombe peu à peu.
Nazim nous dépose à Jalal-Abad, à un rond-point. Et il n’a pas voulu qu’on le paye.
On refait un petit coup de stop pour revenir dans le centre-ville. Un couple très sympa, musique à fond, et hop, 10min plus tard, on est déposé dans la rue.
On a plus qu’à se trouver un hôtel.
Le premier hôtel devant lequel on passera sera hyper pas cher. À 400 Som (moins de 6€) la chambre, on ne pouvait pas espérer mieux… finalement, on se dit que c’est peut être un hôtel « de passe »…
Le lendemain, on avait décidé d’aller visiter Arslanbob.
On se reprend un marshrutka pour Bazar-Korgon, puis un second pour Arslanbob, petit village dans les montagnes, connus pour ses forêts de noyers. Et donc, ses noix !
En arrivant dans la vallée de Fergana, la culture et les gens ont aussi changé, on est de retour en territoire ouzbek. L’Islam est beaucoup plus présent (étonnant de revoir des femmes voilées – parfois bien plus que dans certains pays déjà traversé – avec des yeux bridés et des traits asiatiques).
On arrive en milieu d’après-midi, on se trouve une homestay dans un joli cadre, un peu loin du centre, et sur les hauteurs. Encore une fois, notre hôte ne parle pas du tout anglais, mais est très gentille avec nous.
Remplis de flemme, on passe la fin de journée « à la maison », entre lessive « de la semaine » et thé.
Demain, on va se balader !
Mais, finalement, le lendemain, c’est grosse grosse pluie, la tête dans les nuages toute la journée, et froid.
Alors, on reste à la maison avec un programme chargé : films, blog, lecture, Chine, infos visa indien, … et on va s’empiffrer de quetsches du jardin.
Le beau temps est revenu. On arrivera à se balader un peu, et même à redescendre « en ville » pour aller manger un samsa/chaï au bord de la rivière…
ouah, que le camel trophy, c’est un truc de gonzesses à côté de ça…
et c’est dommage que, vu que vous étiez à Kuegbjdab, vous n’ayez pas fait un petit crochet de 1850km, ou 1860, je ne sais plus bien, parThskidbz -pkjgd, parce que là-bas j’ai un pote archi, c’est Kdhsfrs-ishfsx, mais on l’appelle « ju » tout simplement…
bin, dis donc, ces expéditions, arfff, j’en suis tombé à la renverse…
comme dit l’autre , ça m’a troué le …
et alors, tout de suite, avec la neige, tu cherches les tire-fesses, hein…?
trop bien, votre petite ballade…
bisoux, bisoux
évouzétoulà
Superbe .
Va falloire que je pioche dans le dico ou que je crée des mots pour vous dire à la fois mon admiration et le bonheur de vous voir heureux .
J’ai noté que la règle était respecté :Marion fait la lessive et Brice bulle !!:))))
Plein de bises
C’est definitif, vous avez re-maigris. Visiblement le gras de mouton ce brule tres vite dans les montagnes. Je sais que c’est tres bobo instagram, mais vous posteriez pas quelques photos des plats comme le samsa/chaï ?
Bisous
Trop bien le trajet en camion… j’aurai bien kiffé. Ils pratiquent la polygamie où vous êtes ? ou les 2 femmes du conducteur ce sont sa femme et sa fille ?
ça s’appelle l’inceste !
Je viens de comprendre le titre de ce post, bravo j’aurais pas fait pire 😉
Bises