La prochaine fois tu prendras l’avion

Pulau Kapas, c’était sympa, ça nous a fait du bien…
Mais voilà, les autres îles accessibles de Malaisie, si elles ont l’air sympa et nous attirent un peu, on se dit qu’on en verra d’autres en Indonésie.
Et puis finalement, on n’arrive pas à se réjouir vraiment de ce pays. Il y manque quelque chose. Il faut dire que pendant Ramadan, l’Est de la Malaisie, c’est vraiment pas marrant.

Nous terminons notre séjour par un dernier bled, la ville de Pekan… mais en arrivant dans cette ville, l’inactivité et le manque de chaleur humaine digne d’un western nous ont rebutés, et nous avons immédiatement rebroussé chemin, trouvant le gîte à Kuantan.
Enfin, cette dernière journée a été un peu décevante aussi car nous souhaitions nous remettre au stop…
Et alors là, on a un peu galéré.
Pas facile d’accrocher des gens, mais à force de persévérance et d’attente on s’en est sortis.
D’abord pour faire les 150km qui séparent Paka de Kuantan dans la confortable voiture de Mr. Chua, entrepreneur très bavard et pro-singapourien, puis avec Elvis, un chinois-malaisien-cuisto de 60ans, en route pour une séance de Terminator au cinéma, à bord de sa vieille Proton Saga (dérivée des Mitsubishi Colt de la fin des années 90. Les odeurs de plastique rappelant des souvenirs à Brice, un brin nostalgique).
DSCF0767 DSCF0769À Kuantan, on retrouve les supermarchés, internet, le bruit des voitures et tout ce qui va avec la vie moderne et que l’on avait perdu sur l’île de Kapas. Limite on est déboussolé !
Bon voilà. On se dit que si on s’ennuie un peu ici, autant ne pas s’y éterniser. On est dimanche, et on croit comprendre qu’un bateau pourrait nous emmener mercredi de l’île de Batam à quelques encablures de Singapour, vers Jakarta.

C’est ainsi qu’on monte dans un bus, puis un second, un nouveau tampon puis un autre bus, nous voilà de retour dans cette ville si propre. On va revoir les copains à Singapour.
Notre regard sera plus nuancé que la première fois. Sans doute le choc post-india s’est un peu dilué.
Nous nous arrêtons donc chez Jeanne, Cyril et Manon pour moins de deux jours, le temps de faire une lessive, re-bien manger ensemble, repenser notre futur et bien papoter. Joyeux 14 juillet !DSCF0772 Stitched Panorama Stitched Panorama DSCF0784Le 15 au matin, nous embarquons à bord d’un ferry rapide pour l’île de Batam, située à 45min de Singapore.
La ville se dessine, les énormes cargos attendent, au loin.DSCF0792 DSCF0798 DSCF0802Nous quittons la péninsule avec le léger regret de ne pas avoir réussi à mieux apprécier la Malaisie, d’avoir peut-être survolé ce pays, sans trop y rencontrer de gens, sans y avoir appris la langue… un peu dommage…
Puis rapidement, nous arrivons à bon port à Batam Island.
Un tampon, et quelques petites questions et nous voilà en Indonésie. Woué !

L’histoire commence là.
D’après nos études et recherches, nous avions compris qu’il y avait un bateau le mercredi pour rejoindre Jakarta, sur l’île de Java. 29h de trajet, lit couchette et repas en ekonomi. Tout ça semblait parfait.
Mais c’était sans compter sur le changement de planning des bateaux, ainsi que la faible fiabilité des informations glanées.
Alors que nous sortons fièrement du terminal international flambant neuf, nous demandons à l’accueil où se trouve le comptoir pour Jakarta. Elle nous indique la route et sort une vieille photocopie noir et blanc.
Le prochain bateau pour Jakarta serait le 22 ?
Oui, mais non. On a vu que c’était aujourd’hui.
Or d’après son papier, c’était hier… ou dans une semaine.
Sans trop s’angoisser, nous partons nous renseigner directement au comptoir. Mais même avant d’y arriver, les chauffeurs de taxi et badauds qui interpellent dans la rue, nous confirment tous la date du 22 pour le bateau.
L’information sera également validée au bureau de la compagnie.
Cette information-là est fiable donc…

On avoue, à ce moment-là, être bien perdus.
Nous sommes sur une île (et qui n’a rien à voir avec celle de Kapas… !)
Nous ne pouvons pas revenir à Singapore (à cause de notre visa simple entrée pour l’Indonésie, limité à 60 jours).
L’hébergement coûte hyper cher ici (c’est une île-resort).
Nous sommes au port, la ville est loin et il n’y a pas de bus, seulement des taxis.
Il n’y a pas de bateau pour Jakarta avant une semaine.
C’est Aid el Fitri dans deux jours et toute l’Indonésie est en train de voyager (ça, on se sent bêtes de ne pas y avoir pensé).

Non, non, non, on ne peut pas rester ici à Batam une semaine, ce n’est pas possible.
Il y a bien des ferrys pour rejoindre Sumatra.
D’abord, un ferry lent pour Medan pile le lendemain, tout au nord.
Mais plus de place disponible : il nous faudrait nous mettre en boule dans un coin du bateau pendant 25 heures, avantage : c’est peu cher, inconvénients : ça nous ramène très au nord – alors que nous ne souhaitions initialement pas visiter Sumatra et nous concentrer sur l’est de l’archipel. Et puis, en cette période de vacances, les classes ekonomi des bateaux gouvernementaux, ferait passer la troisième classe du Titanic pour un séjour au Hilton.
On peut aussi rejoindre Pekanbaru ou Jambi, deux villes lambda de l’énorme île.
Le trajet se fait en ferry rapide, plus onéreux, mais aussi plus confortable.
Ces villes ont « l’avantage » d’être hors de sentiers touristiques… pfffff, choix cornélien !

Après avoir pesé le pour et le contre de toutes les options, s’être informés de tous les itinéraires possibles, les prix, les horaires (qui changent à chaque fois même au sein d’une même compagnie), après en avoir choisi un et s’être rendu compte que le comptoir avait fermé, qu’il n’y avait plus de billets ou que le bateau était annulé, après avoir parcouru le terminal domestique de long en large (les gens commencent à nous connaitre) , nous avons décidé de rejoindre la ville de Buton, puis Pekanbaru.

Il est donc 18h quand nous sommes à peu près décidés. Ça fait 8h que nous sommes en études intensives.
Le bureau des tickets ouvre demain, à 4h du mat’. Le bateau est prévu à 5h.
Nous décidons donc de dormir ici, au port. Dehors.DSCF0812On a le choix entre le terminal international (climatisé, wifi – bien utile pour lancer tous azimut des requêtes CouchSurfing pour le lendemain – mais fermant à 22:00) ou le terminal domestique, bien crasseux avec du passage, de la lumière mais quelques argousins très accueillants garantissant notre sécurité.
On choisira un lieu écarté des regards et de la lumière, pensant ne pas être dérangés.
Dévorés par les insectes (…ou les puces ou les acariens?) et accablés par la chaleur, on s’installera en plein milieu de la nuit sur un banc le long du quai les trois dernières heures avant notre départ.
Marion dormira à peine, loin d’être sereine, Brice aura la chance de faire quelques sessions de micro sommeil.

Le diesel et la corne de notre vaisseau nous réveille en sursaut.
Il est 4 heures, le port est déjà en éveil, les gens commencent à embarquer dans les différents navires appontés.
On file au comptoir, on nous informe qu’il n’y a plus de ticket pour notre destination, qu’il faut prendre un autre pour 50% plus cher. On répond que ça n’est pas drôle, « qu’on n’est pas des Américains » (sans offense Charlotte), et que s’il n’y a plus de places, on voyagera debout. On nous file donc deux tickets… avec deux places bien confortables VIP pour y poser nos fesses et taper un bon roupillon. On n’a rien compris !
Notre traversée se fait un temps aux larges des îles qui parsèment le sud de Singapour, puis les berges se rapprochent, et on s’enfonce progressivement entre les mangroves.DSCF0821 DSCF0822

Bon, c’est notre premier jour en Indonésie, on avait tout prévu pour arriver à Jakarta… mais rien du tout pour arriver à Pekanbaru. En vitesse la veille, on avait pu prendre contact avec Violetta qui a accepté de nous accueillir avec son mari dès notre arrivée.
Il ne reste plus qu’à trouver comment faire pour aller de Buton à Pekanbaru.
On papote immédiatement avec notre voisine, et on comprend qu’elle s’y rend également, se propose de nous aider, et nous on se dit : cool, on va pouvoir se laisser porter !
C’est ainsi qu’à Buton, accompagnés de notre voisine, on traverse la foule chaotique des rabatteurs de taxi, nous montons dans un travel (sorte de mini-van à 7 ou 8 places). Elle s’est occupée de tout, du prix, des bagages, de nos places.
Ça fait plaisir. Il faut dire qu’on est épuisés.
Heureusement qu’elle était là cette petite dame.

Nous nous installons donc, environ confortablement. Mais c’était sans compter l’état des routes, dignes du Nagaland Indien.DSCF0825 DSCF0830Des trous énormes, des dos d’ânes voire des dos d’éléphants. Et un chauffeur prêt à tout pour battre son record de vitesse sur les routes longées d’oléoduc.
Mais dans la voiture, tout le monde s’occupe de nous. Ils appellent Violetta à plusieurs reprises, organisent le rdv pour qu’elle nous récupère. Ils ne parlent presque pas anglais, mais tout le monde s’empresse de vouloir nous aider !

Ereintés, desséchés, poussiéreux et transpirants, nous arrivons à Pekanbaru, accueilli bras ouverts par Violetta et son mari Pulsi.
C’est le début d’un excellent week-end d’excès.

 

21 thoughts on “La prochaine fois tu prendras l’avion

  1. Hé ho, mais il n’y a même plus de défi pour être preum’s?! Je suis levé, j’ai nourri mes fauves, fait du café, joué à un ping-pong anarchique avec mes fils, cherché un jeu de mots avec « Pekan » (noix de Pekan, Pekan express, mais pas trouvé comment les placer dignement…) et je suis encore preum’s 🙂
    Bises

    1. C’est dimanche, les gens ne sont pas intéressés…
      Et puis même, y’a plus que Toi qui nous lis assidument.
      La bourlingue n’intéresse plus…

      :-p

  2. « ouais, moi aussi, prem’s ! »
    (ça reste entre nous, mais moi, je pense que sergio, eh bin, il est dopé!
    pas joli joli, faudrait pouvoir voir les urines…, tiens je suis sûr qu’il va même pas réagir…)

    ah oui, là, on sens bien que vous avez repris votre rythme bourlingue
    les tickets, qui n’en ont plus, qu’ils n’ont plus de place, le bateau que c’est demain, ou hier
    les vans défoncés et qui foncent

    ah enfin, ça y est, vous on sait pas, mais nous, c’est bon, on est allés se chercher une bonne bière
    on s’est vautrés dans le canap, et on vous suit !

    Pekan, c’est vrai, ça inspire pas le bon jeu de mot, élégant, sprirituel, pas belge, pas contrepet’
    et donc, si ça inspire pas, barrez-vous de là !

    bises bises

  3. Sergio, il a juste coché la case « avertissez-moi des nouveaux articles »…
    C’était un clin d’œil à qui/à quoi la « Road Petain » ?
    Bref, la bourlingue reprend de plus belle et on attend avec impatience les beaux articles sur l’Indonésie et ses iles

    1. Bravo Reeback!
      Tu as bien vu qu’il y a à Singapour une rue en l’honneur du héros de Verdun… Dans un quartier aux rues aux appellations relatives à la première guerre mondiale, et au demeurant très sympa…
      On chercherait bien un appart’ rue de la Somme.

  4. C’est quoi ce bordel!
    Comment ca la bourlingue n’intéresse plus ?
    Encore une remarque désagréable de ce genre et je fais grève moi !

    Ne vous laissez pas faire les autres!
    Suivez moi!

  5. C’est juste que parfois on a rien a dire. On se laisse porter par l’histoire et les photos. Sinon pourquoi je dois retaper mes details a chaque fois que je mets un com? C’est relou 😉

    1. A mon avis c’est lié à ton navigateur. T’as dû cocher une case pour qu’il ne retienne aucun paramètre de formulaire… Genre les trucs de saisie automatique.

  6. Ouaaaaaaah toutes ces réactions françaises! Alors voilà, je réussis ma vie sur En-Bourlingue et tout de suite on m’accuse de me doper et de cocher des cases?! Alors que bon, il suffit d’avoir un enfant qui se lève à 6h30 et le tour est joué.
    C’est donc sur les coups de 7h30, une tasse de café plus que noir à la main, avec le wifi de belle-maman, plus proche du modem 56k que de la fibre, que je découvre ce post du 19 juillet, mon esprit ayant auparavant créé aune bulle reléguant au loin les pleurs du petit et les cris du grand, provoqués par une sombre histoire de casque de Playmobil. Quoi, ce n’est pas savourer ça?!

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