J4
Thanchok à Upper Pisang
Thanchok : 2670m alt.
Upper Pisang : 3330m alt.
22.1km – 6h00’
Nous sortons doucement de notre sommeil sous le doux chant d’un oiseau et d’une souris en balade dans le faux-plafond.
Dehors, il n’y a que quelques nuages épars. La silhouette des montagnes faisant face au village se découpe sur un vaste ciel bleu. Les rayons du soleil illuminent la maison d’Hansel et Gretel, alors que ces derniers passent tout juste au-dessus des sommets.
Nous découvrons notre environnement avec joie. Ces reliefs qui, hier encore, avaient leurs cimes dissimulées sous les épais nuages, dévoilent aujourd’hui leur caractère massif.
Nous nous installons sur la terrasse ensoleillée pour un copieux petit-déjeuner : tarte aux pommes et tsampa (farine d’orge mélangée à de l’eau (et parfois avec du beurre de yak salé) – un plat tibétain traditionnel que nous avions déjà goûté au Sichuan… à l’époque, beaucoup moins appétissant)
Ça nous tient au ventre et nous apporte l’énergie nécessaire pour gravir les pentes du Circuit des Annapurna.
Après être repassés par les ruelles de Thanchok qui se réveille tranquillement en cette heure matinale, nous reprenons notre chemin, arpentant le plateau longeant la gorge au fond de laquelle coule la rivière Marsyangdi.
Nous rejoignons vite la piste détrempée par les longues averses de la veille. Elle traverse une forêt dense, et redescend lentement. Le terrain est meuble et les pierres saillantes et nous n’y croisons que quelques tracteurs et camions à quatre roues motrices bien en peine dans leurs manœuvres.
Au tout petit village de Koto, les guides et porteurs aussi bien que des troupeaux de chevaux et mules se reposent de leur trek dans la vallée de Nar-Phu mitoyenne.
Le hameau est encore partiellement dans l’ombre des montagnes au pied desquelles il se situe, et face à nous, pleine ouest, les sommets se couvrent déjà de larges nuages cotonneux.
Verrons-nous aujourd’hui des cimes enneigées ?
Sur des murets ornant l’étroite chaussée, quelques femmes font sécher, sous les premiers rayons du soleil, des rondelles de pommes qu’elles mettent ensuite en sachet. Nous retrouvons les Canadiens qui, la veille, ont parcouru ces trois kilomètres sous la pluie. Ils s’apprêtent tout juste à partir. Koto n’a que peu d’intérêt et nous sommes contents de ne pas nous y être arrêtés.
Au bout d’une heure et demie de route, nous rejoignons Chame, une ‘grosse ville’ (au regard des villages précédemment traversés) qui semble beaucoup plus sympa que prévu. Plein d’auberges, mais aussi un vieux quartier avec de ‘vrais gens’ qui y vivent (et une source d’eau chaude) et des commerces. On y trouve même une gentille mamie qui, dans sa cabane en bois, nous gratifie de notre premier tashi delek (« bonjour » en tibétain) et qui nous vend de délicieux samosa et ce que nous comprenons être un anneau de pâte de riz fris, le tout à un prix raisonnable.
Alors que nous le dégustons au pied même de son étal, Marion se retourne nonchalamment, quand soudain, Ô surprise !, les nuages se découvrent pour la toute première fois et laisse apparaitre un imposant sommet au chapeau de neige immaculée. Celui-ci est mis en contraste par la perspective d’une vallée alpine aux sapins d’un vert éclatant, et se découpe sur un fond bleu azur.
Hahaaa ! nous exultons !
Même si les nuages commencent à être nombreux dans le ciel, nous nous sentons pousser des ailes.
Nous traversons la rivière sur un pont désormais ornés d’une multitude de drapeaux bigarrés. Nous passons les dernières maisons de pierre, et faisons tourner les moulins à prière sous le stupa chapoté d’or marquant la fin de la ville.
La route est à nous. Entourée de grands sapins, elle serpente dans une vallée de plus en plus encaissée, encadrée de hautes montagnes. On y croise quelques camions ou motos, mais aucun randonneur, certainement grâce à notre dernière étape à Thanchok, et non Chame.
Hormis quelques locaux ralliant les villages voisins, nous sommes quasiment seul, dans un silence seulement perturbé par le grondement sourd de la rivière qui s’enfonce en contrebas à mesure que nous prenons de la hauteur.
Nous empruntons des raccourcis pour passer le long de chemins de cora, et quand des balises à la peinture affadie par le temps et les éléments nous indiquent une bifurcation pour quitter la route, nous sommes ravis d’arpenter un petit chemin désert sinuant parmi grands pins et recouvert d’aiguilles.
Le sentier rejoint la piste en plein soleil et continue de s’enfoncer entre les montagnes intimidantes, qui se dévoilent timidement derrière les nuages.
La piste longe de hautes clôtures de bois qui protègent les frêles pommiers de la ferme de Bratang (elle serait la plus grosse production de pommes du pays ?!). C’est ici que nous retrouvons des dizaines de randonneurs. Nombre d’entre eux s’arrêtent pour une dégustation ou une simple pause.
Ils voyagent en groupe, assistés ou non de porteur ou de guide*.
La route évolue désormais à flanc de falaise creusée dans la montagne.
La piste est poussiéreuse et arpentée par de nombreux randonneurs. Impossible de s’y substituer, nous sommes dans un goulot.
D’autant que de nombreux lacets et une pente prononcée font que la masse ralentit face à l’effort physique que le terrain impose. Nous profitons de quelques raccourcis, en travers des zig-zags de la piste et de la largeur de la chaussée pour les dépasser aisément, y compris le groupe d’Israéliens bruyants et celui de cinquantenaires Allemands semi-sportifs.
La route se rapproche désormais de la rivière. Et un pont se dessine avant un méandre.
Sur l’autre rive, on devine le sillon du sentier qui grimpe un versant abrupt et intimidant.
Face à nous se dresse un immense mur de roche nue.
Ouahhhh !
Le chemin de randonnée traverse le pont suspendu et nous débutons la longue ascension sur le versant raide.
De nombreux randonneurs préfèrent la piste et nous nous retrouvons, une nouvelle fois, isolés.
Quand en nous retournant, nous réalisons que la route suivait précédemment la paroi verticale de ce même mur qui en tournant, forme un immense cirque. Falaise haute de pierre lisse de mille mètres de haut et plusieurs kilomètres de circonférence.
Ouahhhh ! Ouahhhh !
Nous sommes bouche bée, et admirons ce mur monumental.
Sur sa gauche, il se fond avec la montagne qui s’orne progressivement de créneaux et se couvre d’arbres un peu plus à l’Ouest.
À droite, l’amphithéâtre plonge abruptement dans le val qui sur son autre rive est parsemé d’arbres et forêts denses qui courent et se perdent sous un plafond d’épais nuages grimpant jusqu’…
– Ohhhh !
Regarde regarde ! Dans les nuages !
– Ohhhh !!! Annapurna !
Au-delà des nuages, le cou tordu à nous donner un torticolis, nous apercevons la cime pointue d’Annapurna II (7937m alt.).
Immense Ouahhhh ! Ouahhhh !
Il est si haut ! on s’offre une pause au sommet d’une colline, en marge du sentier avec une vue panoramique sur Annapurna II et l’hémicycle monumental qui occupent notre champ de vision.
Le reste du chemin se fait désormais globalement à plat pour les 4.6 km restant (1h20’) jusqu’à Pisang.
Nous n’avons que peu de souvenir du terrain et de la route, tant nous étions absorbés par ce mur et la chasse aux sommets dès que les nuages se dispersaient.
De plus, après être redescendu de notre petit promontoire, nous retrouvons très vite l’affreux village étape de Dikurpokari aux maisons bariolées et le gros du peloton de marcheurs. Désormais, nous ne sommes plus seuls.
Et cela a un effet pernicieux sur notre rythme. Nous activons le pas, et sommes moins sereins à cause du nombre – relatifs – de trekkeurs. Nous nous sentons acculés, pressés pour ne pas arriver trop tard au village de Pisang que l’on sait être une étape plébiscitée.
La vallée s’élargit, nous enjambons la rivière et traversons des paysages de clairières parsemées de sapins beaucoup plus courts pour vite arriver dans le bas du village d’Upper Pisang.
Cette partie de la ville est aussi une compilation de ce que nous ne voulions pas retrouver dans ces étapes touristiques : des bâtisses en planches de bois, où s’alignent les chambres sommaires, et aux façades peinturlurées de couleurs criardes et aux toits de tôle bleue. On sait qu’on y retrouve les groupes, on y redoute que la nourriture n’y soit pas bonne… car après tout, ce ne sont plus les auberges familiales (un peu de guingois, pas toujours très propres ni ultra confortables, mais si chaleureuses) que nous recherchons la plupart du temps.
Ce n’est plus possible de trouver ce genre d’hôtel ici.
On grimpe plus haut, dans la partie ancienne du village. Nous y retrouvons les drapeaux tibétains, les chemins de cora autour desquels les habitants font tourner les moulins à prières en étain, des maisons de pierre aux solides charpentes, et au sommet, le monastère.
Ici non plus, le genre de maison d’hôte que nous favorisons n’existe plus.
Nous nous rabattons sur le gros chalet de pierre et bois, pas si moche, tenu par un vieux papy.
La chambre est même mignonne et très confortable. Et surtout, elle offre une vue sublimement dégagée plein sud sur la chaine des Annapurna – dont Annapurna II – et ses glaciers.
Autre avantage indéniable : nous sommes quasiment les uniques clients, et passons ainsi la soirée, accompagnés du jeune Thomas – en convalescence d’énormes ampoules qui l’empêchent de remettre ses chaussures. Il reprendra d’ailleurs la route en tongs, et ce pour les prochains jours.
En attendant l’heure du dal bhat, et après nous être délassés d’une douche brûlante, Marion passe la fin de l’après-midi sur le toit à croquer les environs et se délecter du paysage grandiose, tandis que Brice part pour une courte balade, rejoint le gompa – construction moderne sans trop d’intérêt si ce n’est le caractère paisible inhérent à tout monastère – et y papote avec Perry, rencontré le tout premier jour du trek), avant de finir sa courte promenade dans la vieille partie du village en retrouvant le chemin de cora, et le mani.
Nous passons la soirée à deviser avec Thomas, autour d’un mauvais dal baht. Notre petit papy est clairement un mauvais cuisinier. Mais nous nous délectons de la vue sur Annapurna II et sa cime enneigée qui reflète les rayons de la Lune.
Nous nous endormons, sous les épaisses couvertures, la tête pleine des souvenirs magnifiques de cette journée.
‘* On a du mal à comprendre à quoi les guides peuvent bien servir dans ce circuit. La route est plutôt bien balisée, et les étapes faciles. Certains ont même de piètres qualités en anglais. Mais on comprend que ça puisse aider les touristes qui ont peu de temps devant eux.
Coté porteurs, on a de la peine pour ces bons hommes qui portent de lourdes charges, accrochés par des larges sangles qui reposent sur leur front. Les sacs massifs qu’ils transportent nous apparaissent souvent bien trop lourds, et nous nous retrouvons contrariés par des touristes qui semblent emporter plus que nécessaire.
Thanchok : 2670m alt.
Upper Pisang : 3330m alt.
22.1km – 6h00’
J5
Upper Pisang à Ngawal
Upper Pisang : 3330m alt.
Ngawal : 3680m alt.
11.1km – 3h40’
Il est 6h quand nous ouvrons les yeux, frais d’une longue nuit fraiche et sereine, et que nous sautons hors de nos sacs-de-couchage. Le ciel est incroyablement bleu. Devant nous, rien que pour nous, Annapurna II trône du haut de ses 7937m alt. Nous sommes emplis de joie, d’une énergie magique qui ouvre grand nos yeux gonflés.
Il fait encore bien froid, mais assis sur le toit de l’auberge, en bas de pyjama et bonnet, nous nous délectons de ce paysage tant convoité dès notre arrivée au Népal.
Notre papy nous a préparé une tarte aux pommes et du tsampa, nous nous réchauffons en cuisine, et quittons Upper Pisang le ventre bien rempli.
Nous sommes à 3300m alt., et à 07h20 les températures, sont bien fraiches à l’ombre. Les contrastes que les rayons du soleil créent sur cette vallée sont magnifiques. Une longue ligne coupe le paysage en deux, séparant le clair et l’obscur, et au-dessus de laquelle apparaissent les couleurs matinales de la montagne.
Petit à petit, le paysage s’illumine, et à notre tour, nous rejoignons la partie éclairée, celle de la vie, rapidement réchauffés par l’astre solaire.
Un dernier coup d’œil sur Pisang, où la fumée épaisse de quelques réchauds se disperse aux dessus des toits.
Le chemin est globalement plat, nous marchons bon train. Nous sommes accompagnés, sur ces premiers kilomètres, par quelques autres randonneurs, matinaux eux aussi. Mais personne ne se dérange. La beauté du paysage nous envoute tous.
Nous longeons la rivière, en contrebas, et quittons la plaine de Pisang. Derrière un virage, une autre vallée s’ouvre. C’est la magie de cette randonnée. Chaque jour, chaque kilomètre parcouru, chaque méandre de la rivière emprunté nous dévoilent de nouvelles perspectives sur les sommets, de nouveaux paysages, et de nouvelles couleurs.
Nous perdons de vue Annapurna II, passé subrepticement derrière les nuages qui se forment. Mais devant nous, une nouvelle montagne massive, se soulève. Ses flancs sont partiellement recouverts d’arbres et au-dessus d’une ligne imaginaire marquant la limite d’altitude, rien de plus que la roche nue aux contours accidentés. La mousse prend le relais, habillant les pans de son sommet.
Ici encore, nous sommes happés par la démesure de ce paysage.
Nous passons devant un cora installé au pied d’une interminable montée qui mène au village de Ghyaru.
Quelques groupes de marcheurs font une pause avant d’attaquer la pente ardue. Nous poursuivons notre route.
Depuis le fond de la vallée, la vue sur le village perché sur ce promontoire est impressionnante. On a du mal à imaginer que nous pourrions rejoindre cet endroit tant il semble si haut et inatteignable… mais après tout, pas besoin d’être rapide. Nous nous élançons, gardant un rythme de montée constant et modulant nos inspirations pour ne pas manquer de souffle.
S’en suit alors 1,5km, 420m D+ et 45min de longs virages et raides pentes.
À chaque virage, Brice prend quelques secondes pour admirer le paysage et faire une photo, avant de se rendre compte que le point de vue est encore plus ahurissant à la prochaine épingle à cheveux.
On a une vue dégagée sur la partie de la vallée menant à Upper Pisang dominée par Annapurna II – qui joue avec les nuages – d’une part, et de l’autre le sillon creusé par la rivière dans la vallée menant à la plaine de Manang et plus loin Annapurna IV.
Y’a pas à dire, une ascension dans ces conditions, aussi laborieuse soit elle, ça fait gamberger, c’est beau, et on en reprendrait même à tous les petits-déjeuners.
Finalement, sans trop nous en rendre compte, sans forcer ni sur nos jambes, ni sur notre souffle, nous atteignons petit à petit Ghyaru, accueillis par une mamie qui nous vend une tarte aux pommes.
Rhaaa, Si elle nous prend par les sentiments…
Nous nous arrêtons au pied d’un stupa qui domine la boucle de la vallée derrière nous, entourés d’autres randonneurs essoufflés – dont un groupe d’Israéliens qui ont déjà sorti un réchaud pour faire bouillir le café*.
La vue depuis le village est, une fois encore, grandiose. Nous faisons face au tableau montagneux qui se déploie devant nous, sans aucun obstacle.
Annapurna IV (7524m alt.) se dévoile à son tour, un peu plus sur notre droite.
Alors que depuis le début du trek, nous avions la sensation de simplement suivre le lit de rivière Marsyangdi, ces dernières étapes nous font désormais prendre compte de la notion circulaire du parcours. Ayant pris une certaine hauteur, nous sommes dorénavant en contact visuel avec la chaine des Annapurna. Chaque jour, un nouveau sommet se dévoile à nous, et le précédent disparait peu à peu.
Nous prenons réellement conscience que nous faisons le tour du massif des Annapurna.
Quelle puissance. Cela nous rend d’autant plus humbles.
Le village de Ghyaru est un mignon petit hameau, aux maisons de pierres et aux toits plats.
Les drapeaux colorés du bouddhisme tibétain s’agitent silencieusement, alors que nous traversons les ruelles étroites et abritées du village.
Les épais murs des habitations accueillent de vieux linteaux en bois sculptés, échelles en troncs et pots de fleurs. On sent que les hivers doivent être rudes, les maisons sont orientées vers le Sud-Ouest, afin de profiter d’un maximum d’ensoleillement, les ouvertures sont de petites tailles, et les toits bien épais.
Nous aimons ces atmosphères rurales, imaginant la vie de ces habitants, si loin des routes et des villes. Si loin dans les montagnes et vivant au rythme des saisons et du soleil.
Nous tournons les moulins à prières, et continuons notre chemin, quittant le village en longeant les cultures de millet et autres céréales qui sont en train d’être moissonnés par une multitude de « fesses en l’air ».
Le sentier est presque plat, ce qui rend notre avancée confortable et plus rapide que les précédents kilomètres. Lorsqu’à la sortie du village, nous apercevons un véhicule, les 4 roues en l’air, une dizaine de mètres en contrebas, nous réalisons que cette étroite chaussée sur laquelle nous marchons est un faite la route qui relie Ghyaru à la route principale.
Nous sommes en forme, et profitons pleinement du paysage et de la vue incroyable sur les Annapurna dont la silhouette se dessine à contre-jour, Brice ponctuant notre progression de nombreuses pauses-photo. On a du mal à décrocher notre regard de ces mastodontes, d’autant que les nuages arrivent rapidement, et recouvrent déjà partiellement les sommets.
Le chemin est jalonné de stupa et autres symboles tibétains et après un dernier point de vue ahurissant sur la section de vallée que nous venons de remonter, le chemin contourne la montagne et s’ouvre sur une nouvelle vallée, qui va en s’élargissant. Le terrain semble s’affaisser et laisser place à un paysage plus large. Notre regard part au loin, où trônent de nouveaux sommets enneigés.
En contrebas, la piste d’atterrissage de l’aéroport de Manang marque de sa large bande de béton l’accès à ses villages isolés. D’un coup, tout semble proche et facile. D’un coup, nous nous retrouvons connecté à la vie rapide. Ce segment de tarmac gris en serait le trait d’union.
Nous continuons de marcher sur ce petit chemin caillouteux garni de hautes herbes, traversant un paysage dont les arbres, pas bien hauts, parsèment les flancs cultivés de cette montagne. Le terrain est désormais beaucoup plus sec. Comme une garrigue d’altitude. Des orgues sédimentaires sculptées par la pluie se dessinent sur certains reliefs. La quiétude qui règne est toujours aussi agréable, nous sommes heureux et nous nous savons privilégiés d’être ici.
Au bout de quelques kilomètres, le village de Ngawal apparait, installé sur un large plateau. La partie ancienne du hameau se distingue des nouvelles constructions colorées et c’est naturellement que nous nous dirigeons vers les habitations de pierres aux murs épais.
En entrant dans le vieux village, nous tombons sur Thomas, arrivé peu de temps avant nous – malgré ses pieds en sang, et qui est déjà installé dans l’auberge dans laquelle nous déposons nos sacs.
Il est 11h du matin, notre journée de marche s’arrête ici.
Nous partons faire le tour du village, mais le vent ne tarte pas à se lever.
Un vent glacial. Nous comptions gravir la longue volée d’escaliers menant à un stupa qui trône sur les hauteurs du village, mais nous faisons demi-tour à mi-chemin au niveau du Bouddha qui domine les lieux. Il fait vraiment trop froid. Le ciel se charge, les nuages prennent de plus en plus de place, et voilent doucement ce soleil qui peine à nous réchauffer.
Notre auberge est un peu trop grande à notre goût, on l’imagine un peu usine en haute saison, mais elle a le mérite de disposer d’une véranda, dans laquelle nous nous installons pour y passer une grande partie de la journée, discutant dans une chaleur relative, avec Thomas. Dehors, le vent souffle de plus en plus fort, battant les carreaux en rafales. Les drapeaux claquent. Personne ne sort le bout de son nez.
Sur la place du village, quelques mamies abritées du vent par le large moulin à prière, profitent des derniers rayons du soleil. Nous nous joignons à elles, pendant que ces dernières, assises en tailleur, étalent du fromage de yak sur des plateaux en bois tressé pour l’y faire sécher.
Le temps passe calmement, la fin de journée semble longue en attendant que le soleil se couche et le diner qui nous réchauffera le corps.
Nous avons froid, bien que nous portions déjà nos vêtements les plus chauds. Serait-ce juste la fatigue ? Les 3680m alt. commencent à peser sur nos corps. Nos surveillons nos maux de tête, et buvons beaucoup d’eau durant cette demi-journée de repos, travaillant sur notre acclimatation.
Et, une fois encore, nous savourons notre paisible étape, profitant de la vie tranquille dans ces villages d’altitude.
Comme à l’accoutumé, nous finissons notre journée autour d’un copieux dal bhat, pendant que notre hôte, nous voyant crispés par le froid, allume le foyer qui enfume le réfectoire de sa fumée. Peu de monde encore ce soir, 5 personnes occupent les lieux.
Nos corps se décontractent, avant d’aller rejoindre notre chambre super froide.
‘* Nous rencontrons beaucoup d’Israéliens sur ce circuit, et il est toujours drôle et surprenant de les voir voyager avec réchaud, café, tahini, et téléphone satellite ! Sur tout le trajet, seuls ces derniers sont possesseurs de cet attribut étonnant ! Quand nous les questionnons sur la réelle nécessité d’être joint à 4000m d’altitude, on nous répond toujours : « on a des mères inquiètes » !!!
Upper Pisang : 3330m alt.
Ngawal : 3680m alt.
11.1km – 3h40’
J6
Ngawal à Khangsar
Ngawal : 3680m alt.
Khangsar : 3750m alt.
17.2km – total : 5h30’
C’est le premier matin où nous nous levons, découvrant cette fine couche de givre qui recouvre l’herbe, les pierres et branches des arbustes. Un léger voile, froid et blanc, donne au paysage cet aspect endormi, fragile et figé.
Il est 6h, et le soleil n’éclaire que le sommet d’Annapurna IV, qui splendidement nous fait face.
Nous avions beau l’avoir vu la veille, c’est exaltés que nous nous précipitons dehors, le visage bouffi de notre froide nuit, encore habillés de nos multiples épaisseurs de vêtements, afin de contempler ce mastodonte.
Le village encore endormi, nous sortons sur la place du village pour un tête à tête avec la Nature, observant chaque détails, failles et fissures qui composent son relief. Une fois encore, nous sommes émus de cet environnement qui nous accueille.
Nous avalons notre tarte aux pommes/tsampa, installés sur un muret de pierres froides et accueillant avec bonheur la chaleur des premiers rayons de soleil régénérateurs. Nos muscles se relâchent doucement, nos épaules se détendent, nos mains se réchauffent.
Ce matin, il n’y a pas une once de vent. Le village se réveille et dans les champs, quelques villageois sont déjà au travail.
Nous quittons Ngawal, seuls.
À froid, Brice boite un peu, une énorme ampoule s’était installée sous son petit orteil, et ce matin elle lui est particulièrement douloureuse, l’empêchant de poser correctement son pied.
Le chemin traverse le plateau sur lequel le village est installé, nous permettant ainsi de nous échauffer en pente douce. Les cultures autour de nous sont en train d’être ramassée, et des femmes, fesses en l’air, nous saluent de bon matin d’un chaleureux tashi delek.
Au loin, quelques stupas et cora resplendissant de chaux blanche nous guident le long du sentier.
Nos yeux ont du mal à décrocher d’Annapurna IV, et nous nous arrêtons souvent pour une pause contemplation de quelques secondes, mais suffisantes pour imprégner nos souvenirs de ces images.
Nous passons en périphérie d’un village désert juste avant de rejoindre un promontoire surplombant un vallon qui s’ouvre en contrebas pour rejoindre la rivière Marsyangdi.
La descente se fait à l’ombre. Elle est raide, et le terrain glissant d’une terre très sèche. Les minuscules cailloux et la poussière qui la composent sont autant d’obstacles qui nous imposent un rythme lent et assuré. Des sapins parsèment le parcours, et nous nous aidons de leurs racines et de nos bâtons pour ralentir. On a l’impression d’être en hors-piste de ski. Lové au creux de la vallée, nous rejoignons le village de Chulu et sa clairière verdoyante, humide et tourbeuse, traversée par un charmant ruisseau aux eaux claires. Des chevaux broutent ces herbes juteuses, l’endroit est paisible. Le tout ayant comme toile de fond des orgues de sables et Annapurna IV resplendissant. Agrémenté des lumières matinales, on ne peut dresser un tableau plus pittoresque.
Une fois le petit pont traversé, nous hésitons un temps sur la direction à prendre. Sur notre carte, il existerait bien un chemin qui grimpe le versant opposé, mais nous avons peur que celui-ci, soit peu utilisé et par conséquent peu entretenu. Il nous faudrait ainsi redescendre vers la rivière et rejoindre la route (ce qui ne nous enchante pas non plus). On ne peut pas discerner le sentier grimpant sur le plateau opposé, mais en analysant la face abrupte qui nous fait face, nous remarquons que le terrain sablonneux semble friable. Il n’y a personne à qui demander notre chemin, le village est désert. Devant ce manque de renseignements – et d’entrain il faut l’avouer, nous décidons finalement de rejoindre la route principale, qui mène directement à Manang.
Nous traversons le hameau où coule la fontaine, et les quelques maisons incroyablement bien fleuries qui le composent. Sur les toits recouverts d’une épaisse couche de bois de chauffage, les drapeaux colorés attendent un souffle de vent pour faire vibrer leur mantra. Des pierres bien ajustées forment les robustes murs que nous longeons en silence.
Ils sont beaux ces villages de montagne.
Nous progressons rapidement sur cette piste poussiéreuse peu fréquentée, entourée de sapins et de prairies dorées par le soleil. Les flancs fragiles des monts dessinent un tableau gris de stries et de tranchées, nourries par les eaux, contrastants avec les chaleureuses couleurs de cette vallée.
Au loin, nous entendons le moteur de quelques engins, la route principale se rapproche.
À sa jonction, le village de Mungii est un regroupement d’habitation sans intérêt. De nouvelles bâtisses y ont vu le jour, toutes construites de fer à béton pointées vers le ciel. Il semble que cet endroit soit le point de départ pour rejoindre un lac d’altitude, gelé, à 4600m alt. et recommandé pour l’acclimatation des randonneurs.
Mais nous poursuivons notre route. Nous avons un autre programme de prévu et un autre lac à rejoindre.
Les derniers kilomètres jusqu’à Manang se font sur la piste principale, longeant au plus près les eaux bleues – désormais assagies – de la rivière Marsyangdi dans une large vallée d’altitude. Le ciel est clair, et le soleil tape fort.
Dommage que la chaussée soit si poussiéreuse, nous ne profitons pas sereinement du paysage et pestons à chaque passage de véhicule.
En parallèle, nous nous félicitons d’avoir limité autant que possible l’emprunt de la route.
Installé sur les hauteurs, légèrement en retrait de la piste, nous doublons le charmant village de Braka aux vieilles maisons comme nous les aimons, et surmonté d’un imposant monastère aux murs blanchis et aux toits bordeaux, où brillent quelques stupas dorés.
Il est 10h lorsque nous passons sous le stupa trônant à l’entrée du village de Manang. Nous entrons dans le village, point final des jeep qui ne peuvent poursuivre plus loin.
Nous sommes pris d’un sentiment d’accomplissement d’être arrivés à ce point.
Nous nous sentons drôlement en forme, et sommes surpris de constater comme notre corps s’est vite habitué au rythme de la randonnée en montagne et à l’altitude.
Alors que nous étions encore à Pokhara, Manang nous semblait loin, presque inaccessible. Aujourd’hui, six jours seulement ont passé. Cela nous apparait pourtant une éternité d’expérience, de prise de confiance, d’apprentissage et d’écoute de soi.
Six jours aussi d’émerveillent constant, pendant lesquels le paysage change perpétuellement, dévoilant de nouvelles surprises à chaque courbe, esquissées par le fleuve qui lui aussi a changé de visage.
C’est à Manang que la plupart des randonneurs font étape, la majorité y prenant un jour de repos, et s’acclimatant à l’altitude avant de continuer vers le col de Thorung.
Mais il en est autrement pour nous.
Nous retrouvons Etienne (que nous avions quitté à Besisahar), et qui se joint à nous pour la suite du trek. Le temps d’une pause pâtisserie – oui parce qu’à Manang il y a du café italien, des boulangeries, des pizzas au feu de bois et des bières – nous quittons le village et bifurquons en direction du Lac de Tilicho.
La vallée qui grimpe vers le lac est encore celle de la Marsyangdi. Plus tard, nous emprunterons celle de la Jharsang Khola qui nous mènera au pied du Thorung. Cette ramification est un cul-de-sac (pour la plupart de ceux l’empruntant, pas assez équipés pour franchir le col de Mesokanto – 5100m alt.), il nous faudra rebrousser chemin dans quelques jours pour rejoindre la confluence.
Le sentier est ainsi beaucoup moins fréquenté, la très grande majorité des randonneurs préférant rester sur le Circuit des Annapurna, et rejoindre directement le col. Cet itinéraire est aussi beaucoup plus demandeur physiquement, et fait passer par des chemins plus escarpés, avec parfois certaines sections dangereuses.
Une heure plus tard donc, nous laissons le vieux village derrière nous.
Aux abords de la confluence, la plaine est vaste et couverte de champs aux cultures diverses, apportant des ilots vert, orange, ocre et terre. On en oublie l’altitude à laquelle nous évoluons.
Cela donne le vertige quand nous pensons qu’à 3500m alt., en France, on ne trouve plus de village, et que les forêts ont déjà laissé la place aux zones d’alpage depuis plusieurs centaines de mètres.
Mais à ces latitudes, la vie est encore fortement présente, et ce sont bien des centaines de personnes qui y vivent toute l’année, occupent et cultivent les terrains accidentés, y élèvent du bétail et maintiennent leurs maisons au chaud durant les rudes mois d’hiver.
Sur notre gauche, de l’autre côté de la vallée, nous observons, dans un sentiment mêlé de respect et de peine, Gangapurna (7454m alt.) et son glacier dont la langue ne cesse de reculer.
En face de nous, la vallée se sépare.
Nous bifurquons plein Ouest, suivant le nouveau marquage blanc et bleu. La piste demeure encore large.
Et nous évoluons sur une pente douce, pour la première fois tous les trois.
Déjà, le paysage est tout autre.
Le lit de la rivière semble démesuré en comparaison du mince filet d’eau clair qui s’écoule au milieu de ces puissantes montagnes. Cela laisse présager de l’intensité de la fonte de glace au printemps.
Les berges abruptes sont composées de terre sableuse, érodées par les intempéries en des cheminées de fée.
Plus haut, les flancs des montagnes sont couverts de forêts de sapin et autres arbres dont les ramages prennent déjà les couleurs chaudes de l’automne nous rappelant que malgré les températures douces de la journée et le grand ensoleillement, le cours irréversible des saisons prépare la Nature à l’Hiver.
Proches de la jonction des deux fleuves, au creux d’une gorge, nous traversons la Jharsang Khola sur un frêle pont suspendu, à l’ombre d’une falaise et de la pente abrupte qu’il nous faut grimper.
Désormais, le sentier n’est souvent plus assez large pour marcher à deux de front. Plus étroit, il est moins entretenu (du fait de sa popularité moindre) et on y trouve aussi plus de détritus. Dommage.
Nous n’en profitons pas moins, le cadre demeure extrêmement serein, et nous ne croisons personne.
Nous rejoignons Khangsar peu après midi et demi.
Nous faisons le tour du village entreprenant la recherche d’une auberge mignonne. Le village est en pleine mutation. Si les vieilles bâtisses sont toujours debout, des habitations de béton aux toits de tôle bleue se dressent çà et là, dans un manque de goût et d’harmonie.
Un peu déçus, nous rebroussons chemin vers le centre du vieux village et une femme nous interpelle par l’étroite ouverture d’une vieille maison à la façade rouge.
C’est ainsi que nous faisons connaissance de Laxmi, charmante hôte un brin délurée*, qui nous ouvre grand sa maison, aux épais murs de pierre.
Elle baigne encore dans son jus, les chambres sont minuscules mais c’est ce dont nous avions envie – et on s’en rendra compte quand dans la nuit, la chambre conserve la chaleur. Au deuxième étage, la cuisine obscure et pleine de suie accueille en son centre un large foyer.
Cet endroit est parfait.
Nous ne sommes qu’en début d’après-midi, et après avoir profité d’un seau d’eau chaude pour notre douche, nous nous installons sur la terrasse, au soleil.
Nous y rencontrons Lars.
Lars est parti de Besisahar un jour avant nous, et se dirige aussi vers le lac de Tilicho.
Nous sympathisons bien tous les 4, passant ainsi le reste de la journée sur ce toit, entre lecture, croquis, photos et bavardage.
Qu’est-ce que nous sommes bien ici. L’ambiance est sereine, bien que fraiche.
Nous emmagasinons le maximum de chaleur des rayons solaires.
Nous sommes lovés au creux de ces monts, en symbiose avec cet environnement que nous sommes émus de de contempler en silence.
Autour de nous, la Nature se pare d’un éventail de couleurs s’étendant du bleu profond du ciel, des nuages cotonneux, des champs jaunes et orange en pleine moisson, des forêts de sapins encore verts et d’autres caduques qui rougissent déjà en ce début de mois d’Octobre. Ces contrastes, la quiétude du lieu, et nos corps délassés nous mettent dans un état de jubilation paisible.
Au loin, l’aiguille sombre d’Itamphram dépasse des montagnes adjacentes, et en face, le puissant pic de Tilicho (7134m alt.) nous interpelle.
La vue sur le frêle chemin qui se dessine sur les flancs nus de la montagne nous intimide. Ces prochains jours seront éprouvants, mais nous savons que la récompense, quelque 1200m plus haut, en vaut la peine.
Une fois le soleil passé derrière les montagnes, l’air frais nous fait retourner à l’intérieur pour y continuer nos activités, emmitouflés au coin du foyer.
Laxmi prépare notre repas, cuisinant sur son poêle les légumes verts, le curry de pomme de terre (et chou…), le riz et le délicieux dal.
Nous passons la soirée sans électricité* sous les chaudes radiations du feu de la cuisine avant d’aller nous calfeutrer dans nos chambres (sous l’insistance de Laxmi).
Et comme tous les soirs, nous nous disons : « Vivement demain ! ».
‘* Laxmi est très rigolote, elle est adorable, et nous nous moquons gentiment de son anglais qui malgré tout nous permet d’en apprendre un peu plus sur la région.
Ainsi, on apprend que dans toute cette vallée, et ce jusqu’au camp de base de Tilicho, tout appartient aux familles de Khangsar, qui ne sont pas « Tibitin’ » mais Gandaki.
Et quand le soir venu les coupures d’électricité surviennent, elle s’exclame plusieurs fois : « crazy light ».
Ngawal : 3680m alt.
Khangsar : 3750m alt.
17.2km – total : 5h30’
ah : chaussettes-tongs, on t’a grillé Brice
et vous avez eu le droit aux poêles qui fonctionnent avec des bouses de Yak séchées comme combustible ?
Grandiose. Rien a dire d’autre.
Combien de temps faut il normalement pour faire le tour complet. Disons a rythme de Canadien mais en passant par la ou vous passez?
He he…
Ils vont aussi vite…
Sauf qu’ils marchent plus dans la journée…
Et la plupart s’arrête juste après Thorung La.
Vous êtes bien beaux ! et le décor derrière pas mal !
Encore des photos a couper le souffle !
Que c’est beau!
Vous êtes à plus de 3600m et pas une trace de neige au sol. J’ai l’impression que cette situation est habituelle en cette saison au vu de vos commentaires et des cultures pratiquées. Toutefois, la population atteste t’elle d’un réchauffement climatique tangible ?
Comment vous avez fait pour vous retrouver avec Etienne sans téléphone satellite ?
Bisous
Merci pour ton gentil message Star Ac’!
Il n’y a pas de neige à 3600m…car il n’y a pas de précipitation dans la région.
Si quelques kilomètres en amont, nous avions de la pluie en fin d’après midi (et que les températures étaient trop élevées pour avoir de la neige), l’immense chaîne des Annapurna fait front, bloquant les nuages de mousson.
Ce sont des régions arides (et d’autant plus en avançant un peu plus au nord vers le Mustang).
En hiver, si les température sont rudes, on nous a dit qu’il n’y a pas plus de un ou deux pieds de neige vers la fin de l’hiver (rien à voir avec nos contrées plus humides, et plus au Nord).
Néanmoins, quand on voit la largeurs et l’étendue des moraines et comment leur glaciers ont considérablement rétréci, on ne peut que constater qu’il y a eu une modification du paysage. À quelle vitesse? Nous n’avons pas demandé.
Par contre, on nous a bien dit que les cultures ont pâti de la mousson qui s’est terminée près d’un mois plus tard.
Ah, et puis, pour contacter Étienne… Et bien on a utilisé WhatsApp !
(Dans les villages, on a eu du wifi quasiment partout)
Wouaaaah !! Grandiose !!!
La première photo d’un sommet des Anapurna m’a aussi ému ! Un milestone important dans toutes ces années de Bourlingue. Chapeau !!
Incroyable cette paroie !! 1 km de haut ?!!!!
Il y a une explication à cette étrangeté géologique ?
La photo de Anapurna II avec le rayon cosmique est simplement magique. Allez, screen saver 2020 trouvé !
Et que dire de celle de la vallée menant à Upper Pisang dominée par Annapurna II…
Vous êtes des artistes !! Des artistes de la photo, de la rando, de la bourlingue, de la vie en fait !!!
Brrrrrrrr. Il commence aussi à faire frisquet sur la Bourlingue.
Sortez couverts 🙂
Bisous !!!
PS : J’adore aussi la façon dont vous utilisez souvent « être lové au creu de » :):):):) c’est mignon
Réponse au PS: C’est parce qu’on est entourés d’amour !
oooohh. Vous allez me faire verser une larmichette ! 🙂