en-bourlingue ma poule

Ça y est. Même avant leur départ, on en parlait. Et c’est fait !
C’est aujourd’hui que les deux Marion se retrouvent.

Nous sommes à Bondowoso, et dans la rue principale, bordée d’échoppes de fruits, Marion (amie des Beaux-Arts) et Romain (son suami, plus Lorie, leur pote de passage) nous attendent. Embrassades et joie de se retrouver sont au rendez-vous.
Il faut dire que Marion et Romain sont en bourlingue depuis janvier dernier, et la probabilité d’arriver à se croiser sans le programmer 6 mois à l’avance était faible.

Nous passons les deux prochains jours ensemble, à se mettre à jour des potins, des infos et conseils voyage et surtout, à gravir le Kawah Ijen.

Nous trouvons un petit hôtel dans lequel nous établissons notre QG, en savourant un apéro coppa corse rapportée par Lorie. Mmmmh, du bon cochon !IMGP6384La journée avant l’ascension du Kawah Ijen est tranquille. Nous partons nous balader dans les rizières environnantes mais rapidement, à l’ombre d’un petit abri en bambou, nous nous arrêtons, pour ne repartir que 2 heures plus tard… sans grande motivation d’une plus longue promenade, mais surtout pour se perdre en palabres : on a tant de choses à se raconter.P1050560 DSCF7827 IMGP6412 P1050579 IMGP6421

Il faut dire que nous partons à 23h de l’hôtel pour rejoindre l’entrée du parc d’Ijen vers 1h du matin. C’est ainsi, que bien équipés, bien habillés, bien chargés de plein (trop ?) de victuailles, nous commençons notre ascension de nuit sur la piste poussiéreuse qui mène au bord du cratère.
Quand on y arrive un vent froid souffle, et nous avons à peine le temps de faire une pause pour contempler le superbe ciel étoilé et la lave qui coule doucement sur un versant du mont Rau plus à l’Ouest.
De chaque côté de cette crête, on devine dans l’obscurité les traces laissées par les dernière coulée de laves.
Mais il fait froid, nous hâtons le pas et entamons la descente vers le cratère et son cœur soufflant de soufre.

Il n’y a pas beaucoup de monde et nous sommes contents d’être les premiers.
Sur notre tranquille chemin, nous croisons des porteurs de soufre, chargés et surchargés.
Il n’y a pas de bruit, et la respiration haletante du mineur se fait entendre.

Un sentiment de malaise se fait ressentir au sein de notre groupe. Nous sommes tous équipés de lampes frontales, mais nous avons du mal à regarder ces hommes. C’est vraiment un travail laborieux. Le long de l’étroit chemin fait de brinquebalantes pierres (on se serre sur les côtés pour les laisser passer), des paniers remplis de soufre attendent leurs porteurs.
Nous avons payé cher (comme d’hab’ !) notre billet d’entrée, et on réalise le fossé entre leur salaire et notre présence ici. Combien gagnent-ils pour ces kg de soufre ? à quoi ça sert le soufre ? Il est 3h du matin, et ils doivent réaliser deux allers-retours (il y a 700m de dénivelés) avant le lever du soleil…

Au fond du cratère, une épaisse fumée se dégage des antres de la Terre. La faible lumière de nos lampes laisse apparaître cette matière crémeuse, si lumineuse et si convoitée.
Ça sent l’œuf pourri, et ces mineurs ont la tête dedans pour en ressortir de lourdes plaques jaunes.IMGP6460 IMGP6468 DSCF7885 DSCF7860Derrière, un ensemble de flammes bleues s’échappent. Nous sommes installés à plusieurs mètres, perchés sur un rocher, et nous avons l’impression d’observer l’enfer. Il fait nuit noire, le bruit du souffle du gaz est puissant, les flammes dansent froidement.
Seul le ciel, incroyablement étoilé, adoucit la scène d’une touche de poésie dans ce lieu si violent, cet enfer sur Terre.DSCF6528 DSCF6524 IMGP6670Rapidement, on ne se retrouve plus être les seuls. Une véritable descente aux flambeaux illumine le chemin menant au bassin.
Il y a de plus en plus de monde, et ce qui apparaissait comme une expérience unique à nos yeux devient un évènement touristique. On fait la queue pour remonter. Les mineurs, entravés dans leurs déplacements, ont arrêtés leurs difficiles besognes et essayent de vendre des masques (soi-disant à gaz… mais à poussière) aux bule bule, ou proposent leur service de guide en bloquant l’accès au cratère.

Nous sommes contents d’être venus tôt. Le moment en était d’autant plus fort.

Nous grimpons enfin au sommet, afin d’admirer l’environnement dans lequel nous nous trouvons. Et alors que l’astre solaire se lève doucement, les limites de cet immense cratère se dessinent en sortant de l’obscurité. Sous la faible lumière, nous découvrons un lac, la végétation et les sommets des environs.Stitched Panorama DSCF7927DSCF6492 IMGP6548Stitched Panorama DSCF7984 Stitched PanoramaLes couleurs sont belles, le paysage prend de la texture. On lit les coulées de lave, les craquelures, le jaune du soufre, le bleu du lac, la roche plissée et comprimée sous les forces géologiques.
Le vent souffle fort, on commence à fatiguer de ne pas avoir dormi, mais nous profitons de cet instant éphémère en ouvrant nos yeux aussi grands que faire se peut.Stitched Panorama IMGP6561Stitched PanoramaDSCF7983Stitched Panorama Stitched PanoramaDSCF8022 La lumière change rapidement, la brume tombe, le nuage des émanations de soufre vient à couvrir la quasi-totalité du lac, alors nous rebroussons chemin.IMGP6635IMGP6644 DSCF6505 Stitched PanoramaDe retour à l’hôtel, la bourlingue et en-route-ma-poule partagent les joies des lessives, d’un bon nasi, d’une sieste improvisée (mais pas forcément contrôlée) à même le sol, d’une salade de fruits et de pâtisseries locales.DSCF6534Nos routes se séparent dès le lendemain. Marion et Romain (et Lorie) partent visiter le volcan Bromo. Nous montons dans un train pour Surabaya, afin d’y prendre un bateau pour l’île de Sulawesi.

Ces petits moments potes nous font bien plaisir. Comme d’habitude, on repart le cœur rempli.DSCF80751

 

 

12 thoughts on “en-bourlingue ma poule

    1. Trop mega hyper cool votre post. Vous nous manquez beaucoup et quelques jours de plus avec vous n’auraient pas été de trop. Ainsi va la vie et je vous laisse réfléchir a un haiku pour exprimer ce sentiment. Sur ceux bon vent et à bientôt pour un lundi coquillettes

    1. Je crois que ca sert a la fabrication de medicaments, fabrication de l’ acide sulfurique (et donc sulfate et engrais), fabrication des allumettes, vulcanisation du caoutchouc,

Répondre à en-bourlingue Annuler la réponse.