La vie à UnaUna – partie 2

Précédemment, dans en-bourlingue:

Nous avons pris le bateau pour rejoindre « le continent ». Antonio nous accompagne dans cette épopée.
Nos amis de Gorontalo nous attendent. Yunita vient juste d’emménager dans une grande maison en banlieue et nous sommes invités à y séjourner. Antonio profitera aussi de leur hospitalité pour se joindre à la maisonnée.

Après une matinée « formalités administratives », notre visa est étendu pour un dernier mois. Nous approchons des 6 mois passés en Indonésie et en date du 10 janvier, il nous faut être sortis du pays.

Gorontalo n’est pas intéressante, mais pas désagréable non plus. C’est quand même la troisième fois que nous y séjournons, et nous y avons nos repères.
Il y a le petit kopi-koffee de Suzan, dans une micro allée, dans lequel nous passons quelques heures à papoter avec Antonio, Yunita et Faiz, alors qu’un énorme orage éclate dans l’après-midi.
Il y a le mall, climatisé et ses boutiques dont les vêtements n’ont pas de trous, ne sont pas délavés ou tachés.
Son cinéma moderne, dont lors de chacun de nos séjours nous passons vérifier l’affiche en se promettant de s’allouer une paire d’heures dans le noir… en vain.
L’Hypermart, immense, dont le rayon des tongs semble interminable, tout comme celui des chips et instami (les nouilles instantanées). Nous y déambulons, s’arrêtant devant la moitié des produits (euh… on en a encore à UnaUna ? on a fini le savon ?…), afin d’être sûrs de ne rien oublier avant de retourner sur notre île.IMG_20160107_155029 IMG_20160107_155014 IMG_20160107_154719 IMG_20160107_154654
Nous nous arrêtons à la pharmacie, chez le photographe pour imprimer quelques photos et les offrir au staff, trop contents d’avoir des photos d’eux, …
Notre warung est ravi de nous revoir, autant que nous sommes contents de remplir nos estomacs de ses bons mets, d’épices et de piments, de sauce et de poulet.
On évite le poisson pendant quelques jours…

On se balade dans Gorontalo, on prend le temps et on savoure d’être citadins de nouveau, même si… même si cette ville est trop bruyante et finalement on est contents d’en repartir !DSCF2523

Faiz (le copain de Yunita) est archéologue sous-marin. Il visite sous l’eau les gros bateaux qui ont coulé, extrayant les céramiques et autres trésors engloutis. Un croisement entre Indiana Jones et J-Y. Cousteau.
C’est donc naturellement que nous partons au Département Archéologie et Culture de la région, nous équiper pour aller plonger, utilisant les bouteilles d’air comprimé d’un centre de plongée pour le prix d’un café en France.
Plutôt cool (merci le gouvernement indonésien).

Les 4 jours à Gorontalo passent rapidement, entre soirées potes/cuisine et ventilo à fond pour parer la chaleur accablante de la ville, balade rapide, et longue papote.
Nous profitons d’Antonio, qui rentre en Espagne, nous profitons de Yuda, Yunita et Faiz, que nous ne reverrons plus.
C’est simple.IMG-20151217-WA0001 DSCF2527

Et puis vendredi arrive, nous récupérons notre passeport et remontons sur le ferry.
Encore 3 semaines insulaires nous attendent.DSCF2533Sur le pont supérieur, nous rencontrons Marek et Nils.
Marek (de République Tchèque) vient à UnaUna pour faire son divemaster, Nils (de Finlande) est instructeur. Ils vont être nos nouveaux collègues au Sanctum.DSCF1828Après une nuit sur une mer bien calme, puis 3h de bateau pour arriver au bout du monde, nous posons enfin pieds à terre à UnaUna.
Ça fait comme un retour à la maison !
DSCF2548 DSCF2546DCIM100MEDIADJI_0030.JPGEt rapidement, la routine se réinstalle.
Plongée, bricolage, repos, soleil, natation, thé, mangues et saguer*.DSCF1880 DSCF1902 DSCF2626 DSCF2599 DSCF2638DSCF2641 DSCF2565DSCF1950 DSCF2637 DSCF2608 Brice continue ses plongées intensives, approfondissant sa technique et continuant de guider les nouveaux venus dans les fonds marins.
Il aura plongé plus de 130 fois depuis notre arrivée il y a près de trois mois.
IMG_6947 IMG_7079 IMG_7088

Marion profite du soleil et du bikini… et par défaut se retrouve souvent à devoir manager le Sanctum avec les moyens du bord.
Elle saute sur l’occasion pour passer son niveau supérieur de plongée sous l’aile de Theepan, nouvel instructeur venu porter main forte en cette fin d’année.

Et puis la période des fêtes se profile, et le resort se rempli… on travaille dur, mais on fait aussi de superbes rencontres, on se fait de bons amis.
Bien sûr, on ne sympathise pas avec tout le monde, mais la plupart des personnes qui passent par UnaUna ont une histoire, qu’on prend plaisir à partager.
Il y des baroudeurs aguerris qui ont parcourus 3 fois le monde, connaissant les frontières par lesquelles nous sommes passées, des instructeurs de plongée pour la famille royale de Jordanie qui s’émerveillent encore de voir des tortues ou des beaux fonds, un musicien polonais nomade qui a passé plusieurs mois en Ethiopie et un peu partout d’ailleurs, un mec qui fait du vin et un chef de projet à MSF qui quitte le Myanmar pour le Centrafrique, une famille installée dans la jungle indonésienne pour apporter des soins aux tribus reculées, et bien plus encore…
Nous sommes fiers de nos rencontres avec les Indonésiens, mais nous réalisons que ces rencontres de bule nous nourrissent aussi. Les gens viennent de partout. On apprend beaucoup, encore.

Nous passons ainsi des fêtes de fin d’année internationale.
Le repas de Noël est festif : se sera poulet sauce saté ! (et ça, c’est la fête, si si !).
DSCF2623 DSCF2621 DSCF2659 DSCF2642 DSCF2669 DSCF2651 DSCF1802 DSCF1841DSC_0055Tandis que pour Nouvel An, une chèvre est tuée et cuite aux braises de noix de coco sur la plage !DSCF1953DSCF2007 DSC_0195

Le réveillon 2016 est l’occasion d’une fête mémorable, entamée par l’examen rituel du snorkel test** pour Brice, officialisant son accession au titre de divemaster.
Et on a dansé toute la soirée, et réussi à veiller jusqu’à minuit (incroyable quand on sait qu’après 21h30, la plupart des gens dorment déjà), faire éclater quelques pétards, et coucher Marek qui tanguait fort fort.S0332138 DSC_0234

Le départ se profile déjà, nous profitons de nos derniers moments à UnaUna, de nos dernières plongées, pour voir des eagle ray voler autour de nous alors que nous nous rendions sur le récif de Menara II.
Brice s’octroiera 50 minutes à admirer le ballet des barracudas sous la lumière de fin de journée… tandis que Marion fera la même chose en snorkelling… on ne pouvait rêver plus bel au revoir …IMG_7064IMG_7091
Les eaux cristallines, les coraux multicolores, les éponges aux dimensions monstrueuses et aux allures psychédéliques plantées sur des murs vertigineux dont les pieds se perdent dans le bleu des profondeurs, les poissons, petits et gros… tout ça va nous manquer. On ouvre grand les yeux.

Et puis arrive le moment de refaire nos sacs. Ça faisait longtemps dis donc !
On laisse sur place les shorts et débardeurs, « trop dénudés » pour la suite. On se sépare du maillot de bain bien trop usé, des tongs aplaties et on renfile chaussettes et baskets !
On observe une dernière fois ce ponton, cette plage, ces arbres et cette jungle.
Elle était chouette la vie à UnaUna.DSCF2530 DCIM100MEDIADJI_0034.JPG

Nous sommes tristes de partir et soulagés également.
Emmi et Andri ne savent pas gérer le Sanctum, n’écoutent pas les conseils, et gâchent beaucoup de la simplicité et du plaisir qu’un tel endroit génère…
Nous sommes néanmoins reconnaissants de cette mémorable expérience qu’ils nous ont permis de vivre.
Et puis hop, hop, hop, c’est l’heure des « au-revoir », on reprend la route !

Accompagnée de Ayhu, la fille de tante, le coconut boat (qui, comme son nom l’indique, est rempli de noix de coco !) nous dépose sur les rives de Sulawesi.
Nous prenons la direction de Palu afin d’attraper un bateau qui nous emmènera à la frontière malaisienne, à l’Est de Bornéo.
‘* Boisson naturellement alcoolisée issue du palmier. Le jus de palme est extrait l’après-midi, et la fermentation s’active. Si il n’est pas consommé immédiatement, la boisson tourne au vinaigre dès le lendemain (il n’y a pas de frigo ici).
Le soir, nous récupérons une boisson un peu sucrée/acide, finement pétillante : le saguer.
En fin de journée,  Marek et Brice prennent régulièrement la mobylette clopin-clopante (plus de frein arrière, plus de plaquette à l’avant, une direction floue…) pour rejoindre le village et faire remplir les bouteilles vides – et par la même occasion, sont systématiquement invités à boire un coup et papoter un bon quart d’heure avec les locaux.
Il est devenu notre apéro. Et à 5000 rupiah la bouteille d’1.5L, on ne s’en prive pas.
(à titre de comparaison, une bouteille d’eau coûte 7 000 rupiah, et une bière au Sanctum 60 000)

** Tout étudiant divemaster se doit de passer cette dernière épreuve rituelle.
Les réponses aux questions alambiquées des instructeurs permettent de définir la quantité d’une mixture indéfinissable que le futur diplômé devra ingurgitée pour clôturer la cérémonie.
Cette boisson est alors intégralement versée dans un grand entonnoir, pas le temps de respirer, on ne voit rien… et glou et glou et glou…DSCF2037 DSC_0204 DSCF2043 S0152089 S0042066 DSC_0205 S0232103 DSC_0219DSCF2004

 

 

 

17 thoughts on “La vie à UnaUna – partie 2

  1. Enfin.
    Ca change quand meme beaucoup de ce que vous avez vecu jusqu’a present, vous pensez que le retour a la realite de la bourlingue va bien se passer? Je suis bête, evidemment puisqu’on se voit dans pas longtemps.
    Brice, tu as des cheveux de blond maintenant…

  2. Bonne année Marion et Brice !
    Félicitations pour vos niveaux de plongée, vous voilà bien équipés pour explorer les altitudes négatives.
    Et puis quel plaisir de vous lire de nouveau. En-bourlingue est un feuilleton de qualité, pas de « filler » entre les saisons.
    J’ai hâte de savoir ce que l’épisode suivant nous réserve.

  3. comme toujours tout ça m’émeut
    ….meuheuueeueuueueueuueuuu
    bon retour à la bourlingue sur les routes du monde !
    et que les rencontres soient douces et heureuses !
    bisou

  4. content de revoir de vos nouvelles sur la bourlingue… et Brice, t’étais bourré comme un Daweed à l’issue du rituel pour le divemaster ?

  5. c’est ballot une photo de gens qui se font un selfie, et qu’on ne l’a même pas !
    enfin…
    on vous aime…
    à Sergio, bin nan, il est de Marion le dessin, t’es bête ou quoi ?;-D
    évouzétoulà

    1. Bin si, dans un des posts nos bourlingueurs disaient que Marion s’était fait appeler Maurice par un autochtone. Du coup, je valide, ça me plaît bien 😉

    1. Haaaaaaaa…
      Ça fait plaisir!
      Enfin quelqu’un pose la question!
      Et bien, un trio de Jakarta super sympa sont passés pour quelques jours, et avaient dans leur valise un drone.
      Un film sera uploadé prochainement.
      Très sympa ces types, c’est avec eux que nous sommes restés, tapis 50 min’ au fond de l’eau, à observer les barracudas.

  6. Même moi je suis triste que vous quittiez Una-Una ….
    Mais place à d’autres aventures !

    Y’avait quoi dans la mixture ? De l’alcool ou du jus de poisson ?

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