Chez Hansel et Gretel

Départ pour Monywa depuis la gare de Mandalay… enfin la gare… incroyable ces gares ici, on est tout de même dans la seconde plus grosse ville du pays, et y’a rien d’organisé, de structuré. Mais bon, ce n’est pas cher, et ENFIN, on retrouve des bus avec des locaux dedans, des femmes portant des plateaux de denrées sur leur tête et qu’elles vendent aux passagers par la fenêtre.
DSCF6558On débarque à Monywa, dans une ville qui ne voit quasiment jamais de touristes. D’ailleurs il semble n’y avoir que deux hôtels pour nous accueillir… dans cette ville de 150 000 habitants.

Monywa serait aussi connue pour être un carrefour sur la route marchande qui vient de l’Inde (… enfin… la route… on en reparlera plus tard !), et on trouve pas mal de boutiques d’étoffes, et c’est ici que nous achèterons nos longyi. Woué !! un souvenir ! et ça fera bien rigoler les locaux quand on leur demandera comment faire nos nœuds.
Et puis, comme on est dans une petite bourgade, tout le monde nous reconnait vite dans les deux trois rues aux alentours, et rapidement on va trouver notre petit marchand de pâtisseries (des genres de flan et gâteau de riz, certainement du pays Kachin), notre petit salon de thé, et comme on a partitionné notre Lonely de l’Inde et qu’on voulait le faire relier, on trouve un imprimeur trop sympa, qui nous montre toute sa fabrique, ses créations, ses machines. Trop cool les machines offset antédiluviennes, ou les gros masicots made in Japan de troisième main!
Il nous aide aussi à trouver une petite moto pour aller se balader dans la région qu’on louera à la marchande de bétel du coin de la rue.

On n’a pas été déçus par les deux sites que nous avons visités – on s’est fait tout de même 120km dans la journée, sur une petite mob’ qui fait mal aux fesses, et qui cale tout le temps. On a traversé des paysages quasi désertiques, ou de palmeraies, on se sentait limite au Maroc, enjambant des fleuves quasi à sec (à cette saison) et sous un soleil arasant.
Mais ça valait le détour, on ne savait pas du tout à quoi s’attendre, on savait juste que c’était les « trucs » à voir du coin.
Tout d’abord un ensemble de pagodes/temples/stupas de la période « Birmane moderne ».
Bref, en arrivant, on se croirait à la croisée des chemins entre un tableau de Dali, la maison de Hansel et Gretel, et Disneyland.
DSCF6585 DSCF6612 Stitched Panorama Stitched PanoramaC’est rose, ça brille, ça rebique de partout, c’est surmonté de crème fouettée, on dirait une grosse pièce montée. Dans le temple, des dizaines de milliers de petits Bouddha dans des niches et comme toujours de gros Bouddha dorés entourés de clignotantes LED de toutes les couleurs.
Le summum du kitsch. Dans le petit temple d’à côté, un escalier en colimaçon bigarré mène au sommet d’une tour en meringue et permet de contempler le petit site. À l’entrée, deux énormes éléphants blancs gardent la maison de Guignol. Et autre part, des bas-reliefs retracent la vie de Bouddha.
IMG_7744 DSCF6599 DSCF6624 DSCF6626 DSCF6629 DSCF6633 IMG_7789 DSCF6661 C’est extravagant, pas forcément du meilleur goût, mais ça nous change, et nous qui pensions en avoir marre des sites bouddhiques, celui-ci nous a bluffé.

Puis on remonte sur notre bécane, et à une heure de route de Monywa, on arrive aux grottes de Pho Pwint Kha. Et là, nous sommes ébahis.
Ce serait (après les sites de la Routes de la Soie) les plus belles grottes bouddhiques du monde.

Les cavités n’ont pas le volume intérieur, ni la richesse de celles de Dunhuang. Mais contrairement à là-bas, le site est ici beaucoup plus « naturel ». À Dunhuang, l’UNESCO y a mis son nez, la conservation est impeccable, pas de lumière, un nombre de visiteurs limités… mais de grosses passerelles en béton dénaturent et aseptisent le lieu.
Ici, rien à voir.
Nous sommes libres de passer notre tête où cela nous chante, de prendre des photos… on trouve des centaines et des centaines de grottes.
DSCF6696 DSCF6694 IMG_7800 DSCF6693 Stitched Panorama DSCF6708 DSCF6716 DSCF6717 DSCF6724 Stitched Panorama DSCF6781 Stitched Panorama DSCF6762 DSCF6753 DSCF6669 DSCF6680 Stitched PanoramaOn n’aura, à regret, pas le temps de tout explorer. Alors c’est un peu laissé à l’abandon, les couleurs se sont affadies, la laque se décolle des statues, certaines pièces ont été pillées, et bien sûr on souhaiterait que quelque chose soit fait pour que le site soit protégé, nettoyé et mieux préservé; mais pour nous, cela a été une superbe surprise.

Ce passage à Monywa termine en beauté notre séjour au Myanmar, des gens super sympas, heureux de nous voir, et on s’y sent affranchis du tourisme de masse.

On est le 1er février, notre visa expire demain, notre permis ne nous autorise à passer la zone restreinte de la frontière que le 2 février…
DSCF6796Dernier repas birman, dernier festin et on choppe un bus de nuit pour Tamu, à la frontière avec l’Inde… Suspens !

14 thoughts on “Chez Hansel et Gretel

  1. je vois avec plaisir que vous avez rattrapez votre retard de post… Presque deux semaines sans vous lire c’était long….tout est beau (surtout vous deux), insolite et je prends un infini plaisir à découvrir par votre intermédiaire tous ces endroits insoupçonnés!! bonne continuation en Inde

    bises .

  2. Salut les voyageurs, moi aussi il m’arrive des trucs de ouf.

    C’était un de ces jours d’hiver sec et sans vent vous faisant oublier la température polaire. Je montai dans ce train aux sièges d’un autre temps, cherchant désespérément une place, ma place. Après quelques échanges avec une laowaï plus expérimentée je trouvai le graal, pouvant ainsi me délester de mon lourd fardeau et reposer mes jambes endolories. Ayant un doute sur ma destination, j’engage la conversation avec une autochtone. Malgré un accent marqué, je comprends que je suis dans le bon train. Je m’apprête à rejoindre Morphée, une semaine éreintante à la nourriture trop abondante ayant eu raison de mes restes d’énergie. C’est alors que le contrôleur contrôla. Cherchant dans un demi-coma le justificatif de ce voyage, je commençai, non sans une gêne grandissante, à vider mon sac au sens propre du terme. Ouf, je trouvai ce papier salvateur. A peine remis de cet épisode dantesque, je me trouvai nez-à-nez avec un individu, brassard orange au bras, brandissant une carte inconnue à mon esprit, gesticulant et semblant me montrer mes bagages. Pour apaiser la psychose qui semblait s’être emparée de cet homme, je lui présente mes quelques bien. Cela semble le satisfaire et il continue son chemin, s’en prenant à quelques compères passagers. Le reste du voyage se déroula sans heurt, le paysage glacé défilant devant mes yeux embués. J’arrivai à destination. Descendant du train, j’humai cet air familier à plein poumon. J’étais à Lyon, rentrant de Bruxelles en tgv. Je crois que je vais faire un blog sur ma vie passionnante. Je crois que le vôtre est un peu mieux quand même 😉

    Bisous

  3. Je n’en n’ajouterai pas aujourd’hui dans le style l’audatif et admiratif même si je n’en pense pas moins. Je vous dirai donc attention à ne pas changer de catégorie de commentaires : vous parlez à nouveau de fesses !!!
    biz

  4. bon, je n’irais pas par 4 chemins (de fer, assis-dur…),
    mais moi, le birman moderne, je raffole pas
    je préfère de beaucoup le « grottique »
    c’est plus arty
    plus ancestral
    on reprochera peut-être le côté un peu bobo relooké du 20° (arrondissement pas siècle…)
    mais ça plaît bien quand même

    au revoir la birmanie
    c’était notre séquence « ouaaaaahhhhh ! »

    évouzétoulà

  5. Cool tous ces derniers posts au Myanmar, on vous sent HEUREUX après le blues de la Thaïlande. J’espère que vous ne resterez pas bloqués encore trop longtemps en Inde

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