Ça baigne

[Info pour ceux qui sont perdus : cet article relate notre séjour autour de Serre-Ponçon et Sisteron début octobre.
Plus d’info sur la carte à ce lien]

La voiture chargée de biscuits italiens, pâtés fait maison, fromages et saucissons, nous quittons le Queyras et sa froideur, empruntant la route alternative qui passe par le col de Vars (2108m alt.).
Par ici aussi, l’appel des grands espaces se fait sentir.

Des fourmis plein les jambes, nos yeux accrochent les panneaux jaunes qui indiquent les sentiers de randonnées qui croisent parfois notre route… On reviendra !

La descente vers la vallée de l’Ubaye est raide. Le moteur et les freins chauffent alors que nous croisons quelques vaillants cyclistes, têtes dans le guidon, qui avalent, doucement mais surement, les virages en épingles. Arrivés à Barcelonnette, l’architecture change. Les couleurs des façades nous rappellent que nous sommes désormais dans les Alpes-de-Haute-Provence.


La route serpente le long de l’affluent de la Durance, et la gorge débouche sur le lac de Serre-Ponçon.


Nous nous trouvons un endroit isolé pour camper, avec une large vue sur le lac.
C’est ici que nous ferons étape ce soir, ainsi que les prochains jours.



En effet, le lendemain, nous y retrouvons Manon et Sjoerd, nos potes hollandais rencontrés au Ladakh, rejoint au Népal et qui nous ont accueillis à l’aéroport d’Amsterdam début juin.
Ces derniers se sont établis dans une maison de famille à Sisteron, et se font une escapade dans le coin.
Ils sont venus des Pays-Bas à bord de leur emblématique Suzuki Omni – modèle plus antique encore que celui qu’ils avaient en Inde, qui fait tourner les têtes sur leur passage et attire la sympathie des campeurs. C’est non sans joie que nos routes se croisent, près à profiter de ces quelques jours ensemble.
Le programme est assez simple. Balades, lecture, baignades et nuits étoilées, dans le calme paisible de ce magnifique cadre.
Nous vivons ce camping dans le silence de cet environnement, au rythme simple du soleil et des nuages qui altèrent les teintes aussi bien des montagnes que le bleu changeant du miroir de Serre-Ponçon.
Comme en Bretagne, les couleurs et les paysages changent avec la météo.
Et sans bouger, nous voyageons.

Les eaux limpides du lac nous invitent facilement à la baignade. L’eau est fraiche et douce, parfaite pour nos bains matinaux vivifiants, douches quotidiennes et quelques allers-retours de brasse, sous l’œil bienveillant du Pic Morgon (2324m alt.) qui nous fait face.







En quand le temps est moins clément, rien de tel qu’une balade dans le village de La Bréole, à travers champs, forets et points de vue.




Mais le temps se couvre de plus en plus, ainsi, nous replions nos voitures escamotables, et mettons le contact. La voiture démarre !
Nous contournons le large réservoir, le plus grand de France et prenons de la hauteur, pour rejoindre le lac Saint-Apollinaire.

Notre nouveau lieu de villégiature nous offre un panorama dégagé sur le lac en contre-bas, et la confluence de la Durance et de l’Ubaye.
Un lieu idyllique, mais frais.
Les lumières sont incroyables, les reflets sur le lac, les couleurs de l’automne, les nuages qui s’accrochent, et nous.









Nous savourons la chance que nous avons de ce temps simple.

Malgré tout, la lassitude du froid et de la pluie nous contraint à reprendre la route, et migrer plus au Sud.
Manon et Sjoerd rentrent à Sisteron. Nous décidons d’abord de passer par Gap, ses ruelles piétonnes et façades colorées, où nous nous arrêtons dans une ressourcerie dans laquelle nous dégotons une superbe couverture en laine véritable Made in France et seulement pour quelques euros. Ce sera parfait pour les fraiches nuits qui s’annoncent dans la camionnette.


Et rien de tel qu’une soirée sur les pentes vallonnées du village de Jarjayes, pour tester.
Installés sur un promontoire surplombant la Durance, nous savourons les derniers rayons du soleil qui nous offrent une douce soirée, alors que les températures chutent une fois le soleil disparu.

Définitivement, il nous faut, pour l’instant, quitter les montagnes et nous équiper.
Car c’est décidé : nous allons passer l’hiver dans le Queyras, et les prochaines semaines s’annoncent – s’annonçaient – nous ne pensions pas subir un confinement – comme une longue traversée de la France pour collecter vêtements chauds, affaires de ski et babioles que nous avions égrainées un peu partout, comme le Petit Poucet.

Avant ça, nous profitons une dernière fois de nos amis bataves durant quelques jours dans leur maison familiale de Sisteron.



La ville barre l’accès de la Durance de ses imposantes subductions de strates géologiques presque verticales ce qui en fit dès l’époque romaine un point stratégique, d’où l’édification d’une imposante citadelle et la construction de puissants remparts et fortifications qui défendent le pont qui enjambe le fleuve.

Le rocher de la Baume, symbole de la ville, donne l’impression d’un portail monumental qui s’ouvre sur la Provence en laissant passer le fleuve impétueux.

Ses parois sont propices à la grimpe. Accompagnés de Sjoerd, nous nous remettons à l’escalade. Nous retrouvons les sensations agréables de la roche, des doigts qui courent à la recherche d’une prise, des pieds serrés dans ces chaussures à bout pointu, de la satisfaction de rejoindre le sommet… et les sensations moins agréables des jambes tétanisées par le vertige lors des passages les plus hasardeux.



Avec ou sans Manon, nous nous lançons dans des balades champêtres, l’occasion de cueillir les derniers brins de lavande oubliés dans ces paysages de la Provence septentrionale, limite entre les oliviers et les pommiers.





Et en voiture !
Il est temps de rejoindre Blaye, première étape de ce périple. Une transversale Est-Ouest pour rejoindre Blaye où Perrine et sa petite famille sont dorénavant installés. Nos vêtements d’hiver y ont emménagé avec eux, il est temps d’adapter nos garde-robes au climat automnal, déjà bien établi.

8 thoughts on “Ça baigne

  1. Quelles couleurs ! Que la vie peut être simple ! Les ciels ou les cieux sont d’une grande beauté ! Que la France est somptueuse à celui qui sait regarder ! Bises

  2. Quelques photos me rappellent les paysages vus avec Star Ac’ et toi sur le trajet entre SKZ et Cassis.
    Celles des lacs avec les reflets sont magnifiques.
    Vous n’êtes pas frileux de vous baigner en octobre sans les rayons du soleil pour se réchauffer à la sortie du bain.

    Jolie déco aussi dans le berlingot avec la « frise népalaise » (les drapeaux bleu, blanc, jaune, bleu, vert)

  3. Coucou les amis !

    Elle est super la photo de nuit avec les deux vans illuminés et les étoiles au-dessus de vos têtes. Ça donne envie d’y être. Même si je ne sais pas comment Sjoerd et Manon font pour s’allonger et dormir dans un véhicule si court sur pates

    En tout cas encore un beau de France à (re)découvrir.

    Une bise !

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